Emad Alaeddin
Qu’est-ce qui t’a d’abord intéressé à la musique ?
La musique m’a sauvé d’être un paria social complet. D’aussi loin que je me souvienne, j’étais un terrible bègue et on se moquait constamment de moi à l’école quand je bégayais avec les mots les plus faciles, comme mon nom. Mes parents m’ont fait voir quelques orthophonistes, mais tous semblaient désespérés jusqu’à ce que nous en trouvions un qui me conseillait d’étirer ma parole, de parler comme si je chantais. À ma grande surprise, j’ai dit, ou plutôt chanté, ma première phrase sans bégayer un seul bégaiement. Plus je chantais, plus je devenais confiant et moins je bégayais en parlant normalement. Chaque fois que je me rendais compte que le mot suivant me poserait des difficultés, je disais le mot, même si ce n’était que la première syllabe, mélodiquement, et je le traversais.
Je bégaie encore de temps en temps - je viens d’en avoir un mauvais lors d’une réunion mardi dernier - mais ces épisodes sont rares et espacés et je crédite la musique d’avoir presque entièrement guéri mon mal.
Depuis que la musique m’a sauvé la vie au sens figuré, je me sens enclin à consacrer ma vie à la musique.
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