Colette Abu Husseïn
Fosses communes
L'idée m'habite comme un nouvel amour
L'idée de la mort me hante
comme les doigts de l'inconnu
Chaque nuit je lui laisse la lumière allumée
car la mort est comme moi
elle a peur de l'obscurité
Les morts ne m'ont jamais quittée
Il n'y a que les vivants qui l'ont fait
Ils disparaissent au bout du tunnel
non qu'ils poursuivent la lumière jusqu'à la fin
mais parce qu'ils aspirent à l'obscurité
Mon cœur est comme une fosse commune, ô mes aimés
et mes relations avec vous ne sont que crimes
J'observe la pluie d'une petite fenêtre
donnant sur le rien, le personne
En elle, ce sont des diablotins
qui me soulagent de mes affections nerveuses
contre lesquelles le Prosac ne peut plus rien
Je mets de l'ordre dans mes complexes noirs
Je pense combien le monde serait apaisant si toutes les mères mouraient,
les mères des autres,
pour que nous devenions tous des orphelins inconsolables...
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