Hwang sun-won

En 1934, Hwang Sun-weon publie son premier recueil de poésie intitulé "Chanter à pleine voix" (Bangga). À la suite de la division de la Corée il part s'installer dans le Sud, où il devient professeur à l'université Kyunghee.

Hwang a publié sa première nouvelle en 1937 et a continué à écrire pendant les années 1980. Au cours de sa longue carrière littéraire, Hwang Sun-won a été le témoin direct des souffrances des Coréens ordinaires sous les différentes formes d'oppression.

Bien qu'il ait écrit de nombreux recueils de poésie mais aussi huit romans, Hwang a obtenu un plus grand succès avec ses nouvelles, format qui est considéré comme le genre littéraire privilégié durant le xxe siècle en Corée.


Les Funambules

Réfugiés dans cet entrepôt à charbon, nous devions faire très attention à quelques points. Sur l'ordre de la vieille belle-mère, il ne fallait jamais puiser d'eau dans la cour après la tombée du jour. Le matin, il fallait attendre que les gens de la maison se servent d'eau les premiers. Il était strictement interdit de laver quoi que ce soit. Comme nous ne mangions que deux fois, il suffisait de prendre le petit déjeuner et le déjeuner en même temps, après que la famille du maître eut achevé son petit déjeuner. Le seul problème survenait la nuit, lorsque les enfants avaient soif et que nous n'avions pas d'eau. Il fallait alors les calmer, le cœur serré.

Entre autres consignes, la vieille dame interdisait spécialement d'utiliser les toilettes, et ma femme creusa elle-même le sol derrière les pins rabougris dans un angle du jardin pour y construire des feuillées couvertes de paille. C'était une scène peu décente que celle d'adultes accroupis en plein jour, mais nous supportions ce genre de d'inconvénients.

Un jour, cependant, la vieille découvrit notre lieu d'aisance : « Mon Dieu ! Etes-vous folle, madame, de creuser des toilettes dans le jardin ! » Puis, elle est sortie pour dire à ma femme de vider les lieux. Elle ajouta que tous n'étaient pas des êtres humains même s'ils en avaient l'apparence, mais, que pour que les choses se passent correctement, elle allait nous chasser sur-le-champ. De plus, elle admettait que l'endroit que nous occupions n'était pas une habitation convenant à des êtres humains, mais un entrepôt juste bon pour le charbon.

 

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