Han Kang
Il avait éprouvé la même amertume lorsqu'il avait découvert dans une exposition, quelque temps auparavant, l’œuvre vidéo d'un artiste japonais. Celle-ci mettait en scène une partouze, une dizaine de femmes et d'hommes nus et recouverts de peinture multicolore explorant mutuellement leurs corps au son d'une musique psychédélique. Tels des poissons jetés hors de l'eau et luttant contre l'asphyxie, ils se livraient à des ébats convulsifs. Il avait bien sûr la même soif d'oxygène, mais il ne voulait pas en faire parade de cette façon. Non, ce n'était pas ça.
Rien que du désenchantement et la prise de conscience de ce qu'il lui fallait passer lui-même à la réalisation.
Le métro a dépassé le grand ensemble d'immeubles d'appartements où il habitait, mais il n'a jamais eu l'intention de descendre là. Les mains enfoncées dans les poches, il a contemplé son reflet seu la vitre et a accepté sans états d'âme que l'homme qui dissimulait ses cheveux clairsemés sous une casquette et camouflait sa bedaine sous un blouson, c'était bien lui.
LA TACHE MONGOLIQUE
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