Ch'on Myonggwan

• Vous savez, je me suis marié un peu plus tard que les autres. Et cette femme voulait beaucoup de choses. Une maison plus grande, une belle voiture, des vêtements plus chers... C'était difficile pour moi de tout prendre en charge. Mais moi, je ne voulais pas la contrarier. C'est pourquoi je n'avais pas le choix que de me donner à fond.

Sa femme avait une bouche boudeuse. Cette bouche boudeuse l'avait oppressé pendant toutes ces années de mariage. C'était une femme qui avait réussi à lui faire croire qu'il était un incapable, une femme qui n'était jamais satisfaite, il en était donc désolé, et une femme qui arrivait à le faire culpabiliser pour qu'il en fasse toujours plus. Elle avait vraiment une bouche rusée.

• Eh bien, en fin de compte j'ai tenu ce que j'ai pu et j'ai fini par faire faillite.

• Votre vie a été gâchée parce que vous n'avez pas rencontré la bonne personne.

• Non, cette femme n'a aucun tort. Elle pouvait se permettre de recevoir ces traitements de faveur tellement elle était jeune et belle. J'étais incapable de m'occuper d'une femme comme elle. Tout est de ma faute, sombre inconscient que je suis.

• Moi j'aimerais bien, une fois, rencontrer une personne comme vous.

• Une personne... comme moi ?

• Oui, malgré tout vous avez fait tout ça par amour, non ?

• Oui, oui.

• Et en plus, après tout ça, vous ne lui en voulez même pas. En général, les gens ne pensent jamais aux fautes qu'ils ont commises mais en veulent toujours aux autres. Comme si leur vie ratée était à cause des autres.

Le Travailleur manuel qui voyageait avec un dindon