Conte du Japon
Fille du melon
Jadis, quelque part, il y avait un vieux et une vieille. Un jour, la vieille alla laver à la rivière. Voilà une boîte qui vient à passer, la vieille l'emporte. Le soir venu, le vieux, rentré du labeur, l'ouvre : elle contient un melon. Il veut le couper avec on couteau de cuisine, mais le melon s'ouvre de lui-même en deux, un bébé fille en sort, jolie. On l'appelle « fille du melon », on l'éduque bien, elle devient une belle jeune fille, experte tisserande.
Un jour, les parents adoptifs doivent aller en montagne.
Garde bien la maison, ne laisse entrer personne, surtout pas le démon du ciel Amanjaku ; ses griffes sont longues.
Ils partent. Bientôt, la fille entend du bruit à la porte. C'est Amanjaku qui demande à entrer, d'une voix miaulante. Elle refuse. Il réitère sa demande :
N'ouvre presque pas, juste de quoi passer un ongle.
Elle lui laisse passer l'ongle, mais il a de longues griffes et il entre tout entier. Il fait monter la fille du melon dans un grand arbre, la laisse en plan, elle s'écrase à terre. Il arrache ses habits au cadavre, et déguisé ainsi, il va s'installer au métier à tisser. Les vieux rentrent.
Le démon du ciel n'est-il pas venu ?
Pas venu, pas venu.
Mais un corbeau perché sur un arbre voisin dit :
C'est Amanjaku qui est au métier à tisser, kaa, kaa, kaa.
Les vieux forcent Amanjaku à laver son visage, et, reconnaissant la tromperie emmènent le démon dans un champ de roseaux Miscanthus, le battent jusqu'au sang. Depuis lors, les racines du roseau Miscanthus saignent.
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