Ryūnosuke Akutagawa

Ryūnosuke Akutagawa (1892-1927)

Fils de laitier (Toshizoo Niihara), sa mère (Fuku Niihara) a eu une maladie mentale peu de temps après sa naissance. Il est alors adopté et élevé par son oncle maternel, dont il prend le nom de famille.

Il commença à écrire en entrant à l'université impériale de Tōkyō en 1913, où il étudia la littérature anglaise. Il subvenait alors à ses besoins en enseignant l'anglais et en participant à un journal.

C'est à cette époque qu'il publia la nouvelle Rashōmon (1915), qui lui permit d'obtenir la reconnaissance et les encouragements de Natsume Sōseki, et entama le Nez, qui ne sera fini que quelques années plus tard. C'est également à cette période qu'il commença à écrire des haiku sous le pseudonyme de Gaki.

En 1921, au sommet de sa popularité, Akutagawa interrompit sa carrière d'écrivain pour passer quatre mois en Chine, en tant que reporter pour le journal "Osaka Mainichi Shinbun". Le voyage fut stressant et Akutagawa souffrit de plusieurs maladies, desquelles il ne se remit jamais.

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Un après-midi d'avril froid et pluvieux -il était alors lycéen- il se tenait avec le fils aîné d'un baron, au sommet de la falaise d'Enoshima. Sous leurs yeux, c'était aussitôt le rivage battu par les flots. Ils avaient lancé quelques pièces de cuivre pour les jeunes « plongeurs ». A chaque pièce qui tombait, les gamins se précipitaient l'un après l'autre dans la mer. Or, au pied de la falaise, devant un feu de varech, une plongeuse restait simplement là à les regarder en riant.

  • Tu vas vois comme je vais aussi te la faire plonger, celle-là !

Son ami avait enveloppé une pièce de cuivre dans le papier d'argent de son paquet de cigarettes. Il s'était penché en arrière et l'avait lancée de toutes ses forces. Dans un scintillement, la pièce était tombée au loin, par-delà la houle creusée par le vent : à cet instant, la plongeuse s'était déjà jetée dans les flots, la toute première. Shinsuke se rappelle encore, avec une parfaite netteté, la figure de son camarade, et son sourire cruel au coin des lèvres. Ce garçon était doté d'un talent pour les langues bien supérieur à la moyenne. Mais, assurément, il était aussi doté de crocs, bien plus acérés que la moyenne.

A mi-chemin de la vie de Shinsuke Daidôji

 

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