Hakushû Kitahara

Hakushû Kitahara est né en 1885 à Yanagawa, dans la préfecture de Fukuoka. Une ville avec laquelle il nouera un lien perpétuel.

Avant de devenir l'un des poètes les plus doués et populaires de sa génération, Kitahara étudie la littérature anglaise à l'université de Waseda (Tokyo) au début du XXème siècle. C'est à cette époque qu'il écrit ses premiers poèmes.

En1909, il écrit Jashûmon, un recueil de poèmes qui décrit l'arrivée des premiers missionnaires chrétiens sur l'archipel japonais au XVIème siècle. Son œuvre la plus connue est sans doute Omoide, qu'il écrivit en 1911.

Kitahara est certes connu pour son génie littéraire, mais aussi pour ses frasques et ses nombreuses maîtresses. En 1912, il fait scandale et est arrêté pour adultère. Il sera emprisonné pendant 2 semaines.

Grand voyageur, il passera sa vie, et surtout sa retraite, à voyager dans l'ensemble du Japon, mais aussi en Chine et en Corée.

Il connaît une fin de vie difficile, moitié aveugle et diabétique. Néanmoins, il continue d'être très actif sur le plan littéraire et poétique. En 1935, il créé une revue de tanka (poèmes courts) nommée Tama.

En 1940, c'est la consécration : il est élu membre de l'académie des arts du Japon.

Ses crises de diabète l'affaiblissent et il finit par mourir le 2 novembre 1942.

POEME-PREFACE

Omoide Joshi


Le souvenir est-il l'incertain tâtonnement

d'une luciole au cou marqué de rouge

comme en plein après-midi,

auréolée d'un cotonnement bleu

lueur invisible et qui pourtant lui ?


Ou plutôt d'indécises fleurs de céréales ?

Une chansonnette en glanant les épis ?

Le blanc duvet nuageux des pigeons que l'on plume

au soleil dans la tiédeur d'un entrepôt de saké ?


Et s'il était un timbre de flûtes,

les soirs où le crapaud coasse

quand le désir des potions d'autrefois vous tenaille,

tandis qu'un harmonica respire au cœur de la pénombre ?


Et s'il était la senteur faste du velours,

le regard de la reine des cartes,

la fugitive impression de solitude

sous le masque bouffon de pierrot.


Sans l'amertume des jours de débauche,

sans même la radieuse douleur de la fièvre,

mais tel un printemps sur sa fin si tendre

s'il était l'antique légende de mon automne ?

 

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