Al-Ahram
Créé en 1876 par les frères Bichara et Sélim Takda, des grecs-catholiques venus de Syrie, le journal Al-Ahram avait contribué à introduire une nouvelle forme d'écriture arabe, moins ampoulée, débarrassée des ronrons rhétoriques. Encouragés par ce succès, ses propriétaires lancèrent en 1900 une édition française, Les Pyramides. Celle-ci eut du mal à s'imposer face à la concurrence de plusieurs titres bien installés et disparut au début de la première guerre mondiale.
A la fin des années 1950, Nasser devait faire de Al-Ahram un quotidien officieux. A l'étage le plus noble du journal, plusieurs bureaux contigus avaient été offerts à des écrivains renommés : Tewfik el-Hakim, Naguib Mahfouz, Luis Awad...
La lecture d'Al-Ahram s'impose à toute personne exerçant des responsabilités en Egypte. Il est lu par des diplômés de l'enseignement supérieur, mais aussi par un public populaire.
Al-Ahram est un groupe de presse florissant, qui n'a besoin d'aucune subvention gouvernementale. Il le doit à un tirage de neuf cent mille exemplaires environ (un million et demi le vendredi) et à des recettes publicitaires considérables. Ses annonces nécrologiques occupent plusieurs pages chaque jours. On dit qu'un défunt n'est pas tout à fait mort tant qu'il n'a pas été « enterré » dans Al-Ahram.
Doté d'un centre d'études et d'une maison d'édition, le premier quotidien du monde arabe compte plusieurs bureaux à l'étranger, dont un à Paris.
Al-Ahram a eu la bonne idée de s'offrir deux hebdomadaires, l'un en anglais (Al-Ahram Weekly) et l'autre en français (Al-Ahram Hebdo). Plus libres de ton que le vaisseau amiral, ils donnent un excellent aperçu de la société égyptienne.
Robert Solé
Dictionnaire amoureux de l'Egypte
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