Théâtre arabe
Les Arabes du Machrek et du Maghreb ont adopté le théâtre, comme les autres formes européennes, dans un contexte particulier caractérisé par la présence coloniale, qui imposa une certaine altérité, excluant du champ de la représentation les formes culturelles locales, mais participant paradoxalement d’une sorte d’éveil national. Certes, l’altérité, souvent non consentie par les élites et les populations du Maghreb, était vécue par les pouvoirs politiques au Machrek, notamment en Égypte, comme un espace d’émancipation et d’occidentalisation permettant la mise en place de structures politiques et culturelles calquées sur le modèle occidental.
Ainsi, vont apparaître les premières troupes de théâtre au Machrek au milieu du dix-neuvième siècle, puis au Maghreb à partir des années 1900, qui empruntèrent les techniques de jeu et adaptèrent des textes d’auteurs français. L’art théâtral tel qu’on le pratique en Occident semble ainsi de plus en plus accepté dans cette région à partir du XIXe siècle et faire partie du paysage culturel. Cependant, il manque encore une production locale : les œuvres présentées dans les théâtres du Maghreb et du Machrek sont encore le fait de troupes européennes. Or, la première pièce en langue arabe en tant que telle est l’œuvre d’un jeune Maronite du nom de Maroun An Naqqash qui présenta el Bakhil (l’Avare) à Beyrouth en 1847 ou 1848 (les sources se contredisent à ce sujet), orientant pendant une longue période la production théâtrale, par le truchement de pièces associant Molière et des formes culturelles locales.
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