Liyou Libsekal

Désolé, nous sommes occupés à grandir Avant que je quitte le quartier, la ville et ainsi de suite, notre fou n’était qu’un garçon. Installé dans ses pensées jusqu’à ce qu’il doive chasser les enfants moqueurs de la porte de sa mère perdue; jusqu’à ce qu’il se retrouve dans l'herbe, couvert de poussière, gardant le rythme avec de courts pas serrés et un bras supplémentaire. Seize ans et ses déambulations annoncent son arrivée. Ses pas toujours assurés sur nos chemins encore caillouteux, séparés rapidement des enfants turbulents qui s'en vont murmurer derrière les jupes de femmes occupées ou les sièges improvisés d’hommes oisifs. Et tous regardent comme le chien minable qui garde l'endroit où il dort, les yeux mouchetés de suspicion Les paroles de notre fou s'enfilent sans début ni fin, inaccessibles aux oreilles bouchées, et causant la peur dans le regard vitreux qui repose sur un corps né pour blesser, sur un visage qui trahit la pénurie d’une nation préoccupée uniq...