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Affichage des articles du juillet, 2023

El General

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  Qui est le meilleur rappeur de Tunisie ? A cette question, les élèves du lycée Habib Maazoun de Sfax citent, enthousiastes :  « Achraf ! Desperado !  Psycho-M ! Guito-N ! Balti ! Klay BBJ ! »  Mais leur véritable idole, c’est  El General , « le rappeur de la Révolution ». Ce «  MC  »(rappeur) est lui aussi originaire de Sfax et est devenu un modèle pour toute une génération. Depuis le 14 Janvier, Yassin Ben Khalifa, 17 ans se fait appeler  Yassin Bk’  et a constitué un groupe de rap avec ses amis  Black Madi, Omar L’visht  et  Lil Black . Les  Black and White  espèrent devenir aussi célèbre qu’El General et passer à la télévision. A 200 mètres du lycée, se trouve le Golden Tulip, un somptueux hôtel de luxe situé près de la Gare de Sfax. En pleine tournée, El General y a pris provisoirement ses quartiers. Hamada Ben Amor de son vrai nom, a vu les projecteurs du monde entier se braquer sur lui lorsque, le 22 décembre 2010, il a été arrêté par les autorités tunisiennes après la public

Rendez la monnaie

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 Rendez la monnaie ! Un prêtre, se désolant de ce que les quêtes avaient de faible rendement et que les troncs sonnaient creux, décida d'aller tout de même manger au restaurant. Il prit un menu sans se priver de rien. Au moment de l'addition, il déclare tout de go: « J'ai déjà payé ». La serveuse s'en va voir le patron de l'établissement pour lui expliquer la situation. Ce dernier se déplace jusqu'à la table du curé qui lui fait la même réponse : « J'ai déjà payé » « Ce n'est pas possible, dit le patron, c'est moi qui fais les encaissements. » « Allez-vous mettre en doute la parole d'un serviteur de Dieu, directement en contact avec Lui? » Une demie-heure plus tard, le curé est toujours à sa table, la serveuse, un peu énervée, lui demande : « Pourquoi vous restez là ? » « J'attends ma monnaie. » Dans une telle profession, si on peut appeler cela une profession, basée sur la crédulité tout est permis, même d'attendr

Légende de Tunisie

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  Le coq d’Adam On raconte que lorsque Adam fut sur terre, il se démena pour assurer sa nourriture et combler ses journées. Un jour, il travailla tellement qu’il s’endormit et oublia ses prières. Dieu lui envoya alors un coq avec une poule. Ce coq avait un plumage blanc, une crête rouge, des pattes jaunes et une voix qui s’élevait à des moments précis de la journée, pour attirer l’attention d’Adam sur les heures des prières, chaque fois qu’il partait aux champs. On dit que pour le diable, le chant du coq est pire que le grondement du tonnerre. C’est ainsi que le coq est devenu un des symboles de l’islam. Les fidèles voient en lui le muezzin qui les réveille tôt le matin, pour les appeler à la prière. Une mention particulière pour le coq blanc, que certains conseillent d’élever chez soi, de l’emporter lors des voyages et d’éviter de l’offenser.

Azar

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  Azar est une architecte, née à Tunis en 1993. Ses études à l’école nationale d’architecture et d’urbanisme lui ont permis de se familiariser avec les différents modes d’expression artistique, ainsi qu’avec les différentes dimensions qu’intègre une œuvre d’art. Guidée par une admiration pour l’ethnie berbère et la culture méditerranéenne, elle tente, d’expérimenter différents procédés. Sa technique se repose sur le fait de mixer ses passions et de retranscrire des ressentis dans l’espace du support visuel, sonore ou audiovisuel.

Habiba Msika

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Née en 1903 à Testour et décédée le 21 février 1930 à Tunis, est une chanteuse, danseuse et comédienne tunisienne. Née Marguerite Msika, elle est la nièce de la chanteuse Leïla Sfez. Issue d’une famille modeste juive tunisienne. Elle gravit rapidement les échelons de la gloire sous le pseudonyme d’Habiba «bien-aimée». Prototype de la femme libre et maîtresse de son destin, cantatrice charismatique et actrice audacieuse, adulée par les tunisiens, elle est un véritable phénomène de société de son époque. Surnommée la belle des belles ou encore La tigresse aux yeux verts, elle a été la première à imposer le chant solo et faire admettre à une opinion publique des plus réticentes de son époque, que chanter est un moyen comme un autre de gagner sa vie. C’est sa tante, Leïla Sfez, qui lui enseigne les premiers rudiments du chant, puis elle sera prise sous la coupe du compositeur  Khemaïs Tarnane  et du tenor Hassan Bannan qui lui enseignent le chant, le solfège et l’arabe littéraire. C’es

Yamen Manai

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Docteur Latrache, savez-vous combien de rues à Tunis sont baptisées du nom d'une femme ? Une seule : la rue Radhia Haddad, du nom de la militante féministe en 2012. Il faut vous renseigner. Mais que faites-vous donc de votre temps ? Vous le gaspillez peut-être sur Facebook ? D'accord, c'est vous qui posez les questions. Que j'arrête de dénigrer Facebook ? C'est grâce à Zuckerberg que la Révolution a pu se faire, que le peuple s'était donné rendez-vous ? Ok, je vous l'accorde, mais il s'était donné rendez-vous pour dire quoi au juste ? Dégage ! Deux syllabes, ça ne fait pas cher la Révolution. Et que cela ait étonné le monde, ça montre à quel point le monde va mal. On a quand même gagné la démocratie ? La belle affaire ! Avant, on avait la peste, maintenant, on a le choix entre la peste et le choléra. Avant, on avait les quarante voleurs, maintenant on en a quarante mille. La liberté d'expression ? C'est vrai, aujourd'hui on est libre de dire

Moktar Laghmani

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  Né en 1952, à Zarat, dans la région de Gabès, le poète Mokhtar Laghmani, a fait ses études à la Faculté des lettres de Tunis. Il fut nommé enseignant, en 1976. Il décède quelques mois après, prématurément, à l’âge de 25 ans, non sans rappeler le départ d’Aboulkacem Chebbi, au même âge.   (Illustration : corniche de Zarat, oasis natal du poète mort prématurément et dont on a n’a pas trouvé de photos disponibles). Poète engagé, mêlé à la contestation universitaire et sociale des années soixante-dix, il écrit les peines et les souffrances des classes populaires, dénonce les travers et injustices de la société. Sa poésie est parole militante, portée par une écriture directe, parfois, proche du manifeste, mais garde toute sa sensibilité poétique et lyrique, avec des attaches à la palmeraie natale, qui constitue le socle de son être. Recueil (en arabe) :  ‘‘Je jure que le soleil vaincra’’ , MTE, 1978. Rural Comme si tu disais «fataliste» étranger à la civilisation Nu-pieds pi

Poème épique du XVIIIème siècle tunisien

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  Des bédouins, hommes et femmes, ont chanté et récité la poésie hilalienne, patrimoine culturel de leurs ancêtres juifs et musulmans. La fascination exercée par ce corpus de contes rimés dût être grande puisqu'au XVIIIème siècle un prince tunisien demanda à un poète du pays de le fixer par écrit. Nous avons été boire à la source Nous n'avons trouvé, par Dieu, trace d'eau Le petit de la chamelle a passé la nuit là, près d'elle Tant de chaleur et la brûlure a frappé le troupeau Pas de nourriture ni de quoi imbiber ses lèvres Le campement est perdu dans sa totalité Nous allons périr dans les mains de Dieu C'est toi qui assures la vie et la tranquillité Aie pitié de Najd, notre pays, et de son azur Notre patrie, son climat et son ciel Aujourd'hui nous avons tourné dans tout le pays Tout n'est que poussière et laid brouillard qui recouvre les plaines et les vallées Des tourbillons montent haut dans le ciel Ici se termine mon poème Ici se term

Noureddine Sammoud

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  Né en 1932 à Kélibia et décédé le 11 Janvier 2022, Noureddine Sammoud est un poète. «Son «Voyage à travers les parfums» (1969), témoigne d’une délicatesse de sentiments qui n’est pas sans rappeler la poésie précieuse de jadis». Il a à son actif plus d’une dizaine de recueils de poésie qui sont publiés par la Maison Arabe du Livre dans la collection « La mémoire vivante ». Il a écrit dans tous les genres poétiques, du classique au néoclassique, libre et en prose. Il est considéré, selon le critique littéraire Malek Ben Amor dans «Essais sur la littérature tunisienne», comme «le poète le plus rodé dans les différentes techniques de la versification». Les yeux de mon amour Tes yeux, mon amour, sont deux jolis papillons dans une perpétuelle verdure. Duex perles sur fond de nacre pur avides sans cesse de bleu de mer. Deux colombes en quête d'un nid de tendresse chaud et paisible. Tes yeux sont deux écrins pour joyaux en or et en argent. Deux esquifs

Légende de Tunisie

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 Le paon On raconte que le paon est l’une des toutes premières créatures de Dieu. Certains même l’associent à la genèse. On raconte que Dieu créa un arbre à quatre branches qu’Il nomma arbre de la vérité. Puis Il créa la lumière de Mohammad dans un voile en perles blanches, semblable à un paon et le déposa sur l’arbre. Ensuite Il créa le miroir de la vie et l’installa devant le voile qui avait déjà pris la forme d’un paon. Lorsque ce dernier regarda dans le miroir et se rendit compte à quel point il était beau, il transpira de pudeur et laissa couler six gouttes de sueur. Avec la première goutte, Dieu créa Abou Bakr. Avec la deuxième, Il créa Omar. Avec la troisième, Il créa Othman. Avec la quatrième, Il créa Ali. Les deux gouttes restantes lui servirent à créer la rose et le cèdre.

Aya Ben Amor

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  Aya Ben Amor est née à Ksibet El Mediouni en Tunisie. Elle est titulaire d’une Licence Fondamentale en Arts Plastiques spécialité Peinture et actuellement elle poursuit ses études en Master Professionnel en Pratiques Curatoriales et l’Art de l’exposition à l’Institut Supérieurs des Beaux-arts, Sousse. Ses inspirations se nourrissent librement des contes de Jean de La Fontaine et de Candide ou l’Optimisme de Voltaire. Elle propose une critique plurivoque de l’écosystème contemporain en mettant l’accent sur les faunes qui jouent de leur part un rôle prépondérant dans ces pratiques. Elle utilise des supports qui servent également à caractériser l’état de l’Animal en question, ainsi, des moments de sérénité et de cabriole sont représentés. On trouve des nombreux médiums avec lesquels elle travaille ; de la peinture et du transfert à la gravure et l’installation aux vidéos pour déployer de nouveaux points de vue par rapport aux éléments qui évoquent une réflexion très lucide à notre socié

Chafia Rochdi

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  De son vrai nom Zakia Marakchi, elle voit le jour à Sfax en 1910 au sein d’une famille composée d’un père marocain et d’une mère libyenne. Orpheline, c’est bien l’adversité qui lui apprend à résister à la vie et à se battre pour son rêve. Après une brève collaboration artistique avec Mohamed Chabchoub, son ambition démesurée lui fait quitter Sfax pour aller à la capitale en 1930 pour prendre contact avec Bechir Methani, le fondateur de l’association du théâtre de l’avenir. Cette rencontre lui permettra de faire partie de plusieurs productions comme «  Salah Eddine El Ayoubi» et « Majnoun Layla»  ou encore des adaptations d’Hamlet, d'Otello. Chafia Rochdi était tel une tempête, rien ne pouvait arrêter son ascension. C’est ainsi que cette élève du grand pianiste Hedi Chanoufi forme sa propre troupe menée par le maestro Mohamed Triki, avec des noms que l’on cite jusqu’à nos jours avec un respect solennel : Salah Mehdi, Youssef Kanouna, Gaddour Srarfi, Khmaies Tarnen ou encore Ali

Salah Garmadi

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  Salah Garmadi pratiquait des expérimentations sur le langage au sein du groupe Chair vive, voulant créer un langage à mi-chemin entre le dialectal et le littéraire, en un mélange improvisé où s'entremêlent la logique et l'irrationnel. Mon âme demanda un jour A mon for intérieur Les pommes pondent-elles Comme pondent les poules ? Je répondis à mon âme en mon for intérieur On raconte qu'une fois, une pomme parmi les pommes Pondit un matin Le monde résonna alors d'aboiements On mit la pomme dans le box des accusés Elle pleurait et criait aux juges Ah si les poules pouvaient revenir Je leur dirai le malheur de la ponte

Poésie populaire de Tunisie

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  Voici une poésie chantée et composée par Maurice Attoun, originaire de Tunis, et dite par M. Uzan, également chanteur et poète de Moknine. Loin de toi, les mets sont amers et la vie sans saveur Mes nuits sont blanches et mon être meurtri Mes larmes ont usé mes paupières et mes soupirs vont croissant Si tu connaissais le respect... Le Dieu du ciel n'aurait pas permis cette souffrance Les fondations que j'avais construite pour toi sont perdues Je les ai élevées et tu les as oubliées, ignorante. Et de suite tu les as démolies J'ai fait tant pour toi Ah ! d'ici, de là, oui Je t'ai soustraite aux flammes Et tu as trouvé un paradis Sur le champ, ce que tu désires, tu l'as Et entre tes mains, je suis souple tel le henné Mes largesses te laissent indiférents, tu ne les vois pas Même si j'ai fait tant pour toi Ah, ah, ah, tu me nargues par le mensonge Peut-être te dis-tu : « Il est jeune ». Peut-être me mens-tu ? Je n'ai cessé de patienter

Béchir Khraïef

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  L’écrivain Béchir Khraïef (1917-1983) peut être considéré, sans conteste, comme l’un des fondateurs majeurs du roman tunisien. Et comment oublier sa fameuse nouvelle Khalifa al-Agraa ? (1960, revue Al Fikr (trad. Khemaïs Khayati, «Khelifa le teigneux», revue Europe, spécial «Littérature de Tunisie», n°702, oct.1987). Cette nouvelle fut adaptée au cinéma en 1969 par Hamouda Ben Hlima. Teigneux, Khalifa est tenu par les habitants du quartier pour un être diminué, un sous-homme en quelque sorte. On lui permet à ce titre, et contrairement aux usages, d'entrer librement dans les maisons et de voir les femmes,et ce pour sa plus grande joie. Son malheur vient de ce qu'un jour, sa tête ayant guéri, il est devenu, aux yeux de la communauté, un homme comme les autres. Le deggaz (guérisseur) marocain attendit qu'il se calmât. Mais, secoué de violents sanglots, Khalifa n'en pleurait que plus fort. Il en eut pitié : Qu'est-ce donc que cette affaire pour laquelle tu es

Légende de Tunisie

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 Une ville pour une peau de bœuf On raconte qu’une princesse phénicienne nommée Élyssa était mariée à Sicharbas, un homme riche qui possédait un trésor fabuleux. Se sentant menacé par Pygmalion, son beau-frère devenu roi, Sicharbas le cacha en un lieu sûr et tint sa femme informée. Peu de temps après, il rendit l’âme, victime de Pygmalion, qui le fit assassiner avant de harceler longuement sa propre sœur au sujet du trésor, sans parvenir à ses fins. Mais craignant pour sa vie, celle-ci fit appel à ses hommes les plus fidèles, emporta le trésor et quitta son pays. La flotte d’Élyssa erra longtemps en Méditerranée, avant d’accoster sur les rives de l’actuelle Tunisie. L’endroit était agréable, le sol fertile et les côtes imprenables à première vue. Souhaitant s’y installer et fonder une ville, Élyssa demanda au chef de la tribu qui occupait les lieux l’autorisation de disposer d’un territoire, moyennant une forte somme. Celui-ci refusa. – Notre terre n’est pas à vendre, dit-il avec ar

Anis Ben Jemaa

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Né le 08 octobre 1997 à Tunis , Anis ben jemaa, surnommé « Le petit anis », est un jeune étudiant en architecture d’intérieur . Passionné par l’art contemporain et l’art abstrait dès son plus jeune âge, il a décidé d’exprimer sa vision à travers des tableaux enfantins et spontanés mais qui ,en même temps, renferment une certaine violence particulière . Grand observateur , c’est en s’inspirant de tout ce qui l’entoure que Anis peint ses œuvres , selon lui ses tableaux représentent tout ce qu’il souhaiterait dire mais qu’il n’arrive pas à transmettre par la parole. Quel est le secret de l’intégration des enfants dans votre processus créatif? ABJ : Quand je sens que ma tête est vide et que rien ne m’inspire et que je n’ai plus le courage de tenir un pinceau ou un crayon, j’appelle mes neveux, mes petits cousins, je leur donne de la peinture et je les admire, parfois je les rejoins et dessine ensemble. Je sens que ce processus réveille le petit enfant en moi; Il est là avec des âmes qu