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Affichage des articles du juin, 2022

Poème d'Aimé Césaire

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  Ethiopie à Alioune Diop et je vis ce conte byzantin publié par les pluies sur les fortes épaules de la montagne dans l'alphabet fantasque de l'eucalyptus et de vrai au nom du baobab et du palmier de mon cœur Sénégal et de mon cœur d'îles je saluai avec pureté l'eucalyptus du fin fond scrupuleux de mon cœur végétal et il y eut les hommes c'étaient dieux chlamyde au vent et bâton en avant descendant d'un Olympe de Nil bleu et les femmes étaient reines reines d'ébène polie prêtées par le miel de la nuit et dévorées d'ivoire Reine de Saba Reine de Saba qu'en dit l'oiseau Simmorg-Anka ? Ethiopie belle comme ton écriture étrange qui avance dans le mystère telle un arbre d'épiphytes chargé parmi l'ardoise du ciel ni prince ni bouche du prince je me présente moi quinze dépouilles viriles trois éléphants dix lions Ce sont plus terribles que lions roux du Harrar vie domptée angoisses et goules de nuit rêves vingt cicatrices et j'ai vu les tr

Stèles phalliques

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  La vallée du Rift est une terre mythique. Partant de la mer Rouge, elle s’étend sur 9 500 km en Afrique. Une mosaïque de peuples habite la vallée et notamment l’Ethiopie : les Oromo, les Amhara, les Afar, les Tigre… Chacun avec sa culture, ses croyances, ses dieux, et sa propre conception du monde. Mais ici, ils vivent aussi avec plus d’un millier de pierres tombales dans la Vallée des Lacs. Ces mystérieuses colonnes de pierre, érigées vers le ciel, sont les témoins d’une civilisation ancienne. Que signifient-elles ? Et qui était leur architecte ? Un documentaire de Jean-François Bordier.

Conte afar

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  La Mule et l'Hyène En ce temps-là, l'hyène voulait dévorer la mule, mais elle avait peur de ses oreilles qu'elle prenait pour des cornes. Et la mule voulait être l'amie de l'hyène, dont elle aimait la voix. Un beau matin, l'hyène alla trouver la mule et lui proposa la chose suivante : Et si nous nous retrouvions toutes les deux pour jouer au football ? La mule répondit : Oui, avec grand plaisir, c'est une excellente idée ! Les deux animaux se retrouvèrent ainsi sur le terrain de football, mais avant de commencer la partie, l'hyène fixa la mule et lui dit : Par contre, il nous est interdit de jouer avec des armes pointues ; donc, avant de commencer, je te prie de bien vouloir ôter ton arme... La mule répondit, surprise : Mais de quelle arme pointue me parles-tu donc ? Je ne suis pas armée. L'hyène renchérit : Eh bien, je te parle de ces cornes-là, celles qui sont juste au-dessus de ta tête ! La mule répondit :

Photos d'Ethiopie

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Séyfou Johannès

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  Seyfu Yohannes était un chanteur soul/funk éthiopien et un grand saxophonisteL Yohannès, décédé à l’âge de 26 ans, n’a enregistré que six chansons sur vinyle. Pionnier indépendant, il a été surnommé, avec Alèmayèhu Eshèté, le James Brown éthiopien. Sèyfou a chanté en particulier avec les Soul Ekos, le groupe non institutionnel par excellence et son aura d’âme-homme éthiopien est perceptible dans sa version de Mèla Mèla. Sous l'influence de Francis Falcedo, il a fait revivre la musique musique populaire urbaine, celle que l'on pouvait entendre dans les clubs d'Addis Abeba avant la chute du régime du Négus en 1978. DE 1971

Nâzim Hikmet

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  Rome, 1935 Lorsque je demandai à la femme qui me louait la chambre, qui l'avait habité avant moi, elle eut d'abord un sursaut comme si on venait de la piquer à la cuisse avec une épingle. Puis elle m'a fixé de ses yeux inquiets et a répondu : Il me semble qu'on ne vous a pas renseigné. On l'a arrêté, il y a deux jours... Je n'ai rien compris à cette réponse inattendue. Mais, après une brève hésitation de part et d'autre, l'énigme s'éclaircit un peu. C'est qu'elle m'avait pris pour un agent de la Sûreté romaine. Quant à celui qui venait d'être arrêté, deux jours plus tôt, ce n'était qu'un jeune Abyssin. D'après les dires de la concierge, il était originaire de Galla, et il était idolâtre. Cela faisait un an qu'il avait loué cette chambre. Il lui aurait dit qu'il venait en Italie pour apprendre la peinture. Après tout ce que je venais d'entendre, la concierge qui s'imaginait que je n'allais p

Abyssinie

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  Nikolaï Goumilev, étudiant au  lycée de Tsarskoïe Selo . Entre la côte de la violente mer Rouge Et la mystérieuse forêt soudanaise, Dispersé sur quatre plateaux, Il est là, ce pays semblable à la lionne au repos. Le nord est fait de marécages sans fond et sans fin, Les noirs serpents gardent leurs abords, Leurs sœurs, les fièvres, sont un troupeau menaçant, Un visage jaune demeure ici. Au-dessus d’eux, les montagnes sombres les toisent, C’est la demeure séculaire des brigands, le Tigré, Là où les abîmes sont entrouverts, où Borée souffle sans cesse Sur les pics couverts de neige d’argent. Dans le fertile Amhara, on sème, on taille, Les zèbres aiment se confondre avec les troupeaux domestiques, Et le soir, lorsque les vents frais soufflent, S’élèvent les sons de chansons gutturales et le murmure des cordes. Sous les platanes un sage parle de Dieu, Saisissant soudain l’attention de la foule d’un vers harmonieux, Et les peintres peignent le ro

Solan; Oromo

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  Je viens d’Ethiopie mais je n’aime pas dire que je suis Éthiopien. – Je suis Oromo. – La région Oromia est l’une des plus grandes régions d’Ethiopie. – La capitale Addis-Abeba est au cœur de la région Oromia. – Le gouvernement éthiopien vole les terres de la population oromo. – Ici en Europe, personne n’en parle. – Nous sommes 45 millions d’Oromo. – C’est une des populations les plus importantes du continent africain. – Notre région est très fertile et le sol est riche en or. – C’est pour cela que tout le monde est venu en Ethiopie. – Européens. – Américains. – C’est pour cela que l’Oromia est si convoitée. – Il y a vingt ans environ, le gouvernement français a conclu un accord avec le gouvernement éthiopien. – Cet accord est connu sous le nom de « masterplan ». – Ce programme prévoit l’agrandissement de la capitale Addis-Abeba et donc l’expropriation des paysans oromo de leurs terres ancestrales. – La capitale Addis-Abeba s’appelait Finfinne avant d’être volée aux paysans qui l’habi

Enfants d'Ethiopie

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  Les conséquences de la sécheresse sont graves notamment pour les habitants. Des familles migrent vers d'autres régions du pays, certaines n'ont plus de ressources. Environ 600 000 ne vont plus à l'école. Des jeunes filles sont mariées car leurs parents ne peuvent plus subvenir à leurs besoins. Gianfranco Rotigliano, le représentant de l'Unicef dans le pays, résume le drame de la situation. Les écoles ferment parce que les enfants s'en vont, les professeurs s'en vont aussi. 600 000 enfants ne sont plus à l'école à cause de la sécheresse, à cause du fait que les familles ont bougé [...] Les filles passent la moitié de leur journée à marcher pour aller chercher de l'eau. Gianfranco Rotigliano, représentant de l'Unicef en Éthiopie Une conférence de donateurs organisée à Genève a permis d'obtenir mardi 26 avril 1,39 milliard de dollars pour aider la Corne de l'Afrique à lutter contre la famine qui menace cette année au moins 20 millions

Conte afar

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  Les quatre frères et les hyènes Quatre frères s'aventurèrent un jour dans une forêt qui était jusqu'alors inexploitée. On savait qu'elle était le territoire des hyènes et qu'il ne faisait pas bon s'y promener. Les quatre hommes décidèrent néanmoins d'y pénétrer. Ils ne rencontrèrent aucune difficulté dans un premier temps, mais arrivés au cœur de la forêt, ils furent entourés par une bande d'hyènes. Le roi des hyènes, dressé sur ses pattes, interpella sèchement les frères sur un ton autoritaire : De quel droit vous permettez-vous d'entrer à l'intérieur de mon royaume ? Les quatre frères demeuraient silencieux, ne sachant que répondre. Le roi se tourna alors vers l'aîné et lui demanda : En quoi as-tu foi ? L'aîné répondit : J'ai foi en Dieu, le créateur de ce monde. Je n'ai donc absolument rien à craindre, car je sais que tout est prédestiné. Le roi se tourna vers le deuxième frère et lui posa exactement la même

Taxi de Khaleb Al Khamissi

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  Portant chacune sur un aspect particulier de la vie sociale, économique ou politique en Egypte, ces cinquante-huit conversations avec des chauffeurs de taxi du Caire composent un tableau fascinant de ce pays à un moment clé (avril 2005-mars 2006) du règne du président Hosni Moubarak — qui sollicitait alors un cinquième mandat. Tout y est, en effet : les difficultés quotidiennes de la grande majorité de la population, la corruption qui sévit à tous les échelons de l'administration, l'omniprésence et la brutalité des services de sécurité, le blocage du système politique, les humiliations sans fin que la population subit en silence, les ravages du capitalisme sauvage... Consignés en dialecte égyptien avec un humour décapant et un admirable sens de la mise en scène, ces échanges librement reconstitués par l'auteur, sinon entièrement inventés par lui, relèvent à la fois de la création littéraire et de l'enquête de terrain. S'ils font connaître les griefs des "gens

Peinture en Ethiopie

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  Dès Menelik, les images peintes de l'empereur s'étaient mises à orner les murs de son palais et pas seulement sous forme de fresques. En 1886, visitant l'éphémère palais royal d'Entotto, Jules Borelli remarque qu'au dessus du trône « une peinture grossière représente Ménélik entre deux lions. » Le même Borelli, qui sera le compagnon de route de Rimbaud entre Entotto et Harar, nous donne aussi un exemple de la façon dont les nobles pouvaient se faire représenter dans des manuscrits à peintures qu'ils se faisaient confectionner. Parlant d'un certain Tonffou, qui avait le titre de fitaorari, il écrit : « Il m'a montré un énorme manuscrit en langue amharique, orné de gravures bizarres. Le fitaorari lui-même y est représenté dans ses occupations les plus vulgaires. On le voit aussi saisir la queue du cheval de Saint-Georges pour obliger le saint à tourner la tête et à l'écouter... » Le négus éthiopien Menelik II qui a vaincu les Italiens dans la bataill

Gigi, chanteuse éthiopienne

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  Bien loin est le temps où la jeune Ejigayehu Shubabaw se glissait dans l'église, déguisée en garçon, parmi le choeur des hommes, tradition oblige, les filles étaient alors écartées du culte. Prenant bien garde qu'on ne la remarque, elle entonnait les mélodies sacrées de la liturgie orthodoxe. C'est ainsi que Gigi fit ses débuts de chanteuse. Ejigayehu «Gigi» Shibabaw est née en 1974 dans une famille de notables du Godjam. En 1984, sa famille vient s’établir à Addis Abeba et Gigi poursuit son cycle d’études secondaires. Mais déjà, elle porte en elle l’ambition de devenir chanteuse. Musicienne autodidacte, elle s’imprègne de tout ce qu’elle peut entendre, musiciens traditionnels et artistes célèbres de son pays, notamment Aster Awaka. Quelques années plus tard, elle a à peine 17 ans, elle décide de se consacrer exclusivement au chant et se heurte à l’hostilité de sa famille. Elle s’enfuit alors au Kenya et fonde un groupe avec lequel elle se produit pour la première foi

Bishr Farès

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  Bishr Farès est un historien de l’art, né en 1906 et décédé en 1963. Il fait ses études à l’université du Caire et à la Sorbonne à Paris. Il soutient une thèse publiée sous le titre de  L’honneur chez les Arabes avant l’islam : étude de sociologie  (1932). Ses contes, comme un kaléidoscope, happent les images à une allure accélérée et donnent une caricature de la vision et du geste -comme chez Jarry, Artaud ou Boris Vian. Nombreux sont les déserts en Egypte. Nous étions dans un désert où il y a un vacarme fou. On eût dit qu'un marché s'y tenait quelque part. Les marchandises étaient – comment en douter?- des cerveaux vides, plus vide que le corsage d'une coquette choyée, que le gousset d'un ladre allant par erreur se promener, que le livre d'un futur ministre. Les cerveaux avaient des dehors décorés, on eût dit des chaussures en mosaïques de carton... Sous les images ciselées et la caricature, se poursuit une quête de l'Absolu, la réponse à la questi