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Carlos Guido Spano

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  Carlos Guido Spano fête ses 90 ans Carlos Rufino Pedro Ángel Luis Guido Spano, plus connu comme Carlos Guido Spano (Buenos Aires, 19 janvier1827-Buenos Aires, 25 juillet 1918), fut un poète culte du romantisme argentin. Fils d'un général, il baigna dans un milieu militaire. Néanmoins, en 1866, il publia un pamphlet pour s'opposer à la guerre contre le Paraguay. Il est connu pour son poème Trova : He nacido en Buenos Aires. ¡Qué me importan los desaires con que me trate la suerte! Argentino hasta la muerte, he nacido en Buenos Aires. NENIA (1871) En langue guarani une jeune paraguayenne répétait une tendre complainte s'accompagnant ainsi à la harpe en langue guarani : Pleure, pleure, vieil hibou dans les branches du palmier ! Le Paraguay où je suis née tout comme toi n'existe plus : Pleure, pleure, vieil hibou ! Dans la douceur de Lambaré j'étais heureuse dans ma cabane ; la guerre est arrivée, et sa...

Conte argentin

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  La fourmi et le cafard Au pied d'un sac de riz, se rencontrèrent un jour la fourmi et le cafard. La première, avec précaution, attrapa un grain de riz qui sortait par la couture du sac et par un gros travail la porta dans sa grotte. Elle revint, en prit un autre, et l'emporta de la même façon ; et ainsi de suite sans se reposer. Le cafard alla au même endroit du sac, goûta un grain, le jeta, en essaya bien d'autres, les goûtant tous, les mangeant un peu et rejetant les autres. Une fois rassasié, il s'endormit sur le riz qu'il avait complètement gâché. En se réveillant, il vit la fourmi qui continuait son travail sans relâche. Il se moqua d'elle, la traita d'avare et sortit se promener sans but par les toits du grenier. La fourmi rentra chez elle pour manger et se reposer. Quelques jours plus tard, le cafard eut faim ; il se souvint du sac de riz et courut là où il l'avait repéré. Mais il n'y était plus, justement parce que l'endroit avait été ...

Emilio Centurión

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  Né à Buenos Aires en 1894, Emilio Centurión eut comme guide le professeur Moretti, mais fut surtout un autodidacte. En 1915, il obtint le premier au Salon National. Peintre de portraits, de nus et de paysages, il résista à la mode du plein air et en étudiant les effets de la lumière il devint un des maîtres de l'art figuratif de l'Argentine du vingtième siècle. Il se perfectionna en Europe, il visita l'Espagne, la France et l'Italie et il exposa à Milan et à Venise. Il mourut à Buenos Aires le 26 décembre 1970. Objectif stratégique La Venus criolla Commentaires sur La Venus criolla C'est en 1935 que Emilio Centurión a obtenu le Grand Prix pour son œuvre de maturité La Venus criolla  : un portrait de femme nue sur fond blanc. On y retrouve la simplicité et l'équilibre de la composition qui participent de son style habituel. A ce moment-là, La Venus criolla répond aux attentes d'une bonne partie de la critique et du public amoureux des arts, par sa qualité...

Mónica Echeverría

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  Le 3 janvier de cette année est morte à 99 ans Mónica Echeverría, qui fut écrivaine, professeure, actrice, metteuse en scène et activiste chilienne. Elle est considérée comme une des plus remarquables figures du féminisme et de la culture de son pays. Son dernier vœu fut d'être enterrée en rendant hommage, avec un bandeau sur l'oeil, aux victimes de la répression lors des manifestations contre le gouvernement de Sebastian Piñera. Elle écrivit notamment « Le vol de la mémoire » avec sa fille, qui réside à Paris, sur le rêve collectif durant le gouvernement de Allende qui se transforma en horreur avec le coup d'Etat de Pinochet. Malheureusement ce livre, qui fut traduit en français, est désormais épuisé et introuvable en France. J osé Saramago en a écrit le prologue : Je crois que toutes les paroles que nous allons prononcées, tous les mouvements et gestes, accomplis ou simplement ébauchés, que nous allons faire, chacun et tous ensemble, peuvent être compris co...

Eduardo Berti

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  Eduardo Berti est né en Argentine, en 1964. Écrivain de langue espagnole, mais aussi de langue française, il est l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles et romans. Il est traduit en huit langues, notamment en langue française où on peut trouver presque toute son œuvre : les micronouvelles de  La vie impossible  (prix Libralire 2003), les nouvelles de  L’Inoubliable  et les romans  Le Désordre électrique ,  Madame Wakefield  (finaliste du prix Fémina),  Tous les Funes  (finaliste du Prix Herralde 2004),  L’Ombre du Boxeur  et  Le Pays imaginé  (prix Emecé 2011 et prix Las Américas 2012), sans parler de deux textes difficiles à classer :  Les Petits miroirs  et  Rétrospective de Bernabé Lofuedo . Ses livres sont publiés, principalement, aux éditions Actes Sud et traduits par Jean-Marie Saint-Lu. Son premier roman écrit en français est paru en 2017 chez Flammarion :  Une présence ...

Leopoldo Lugones

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  Poète, essayiste, nouvelliste au parcours polémique et contradictoire, l’Argentin Leopoldo Lugones (1874-1938) a atteint la figure de mythe national. Anarchiste à ses débuts, fasciste dans les années 30, il fut avec Rubén Darío l’un des piliers de la poésie moderniste et préfigura les avant-gardes latino-américaines des années 20. Styliste hors pair, provocateur et audacieux, d’une curiosité et d’une culture intarissable, il a construit une œuvre complexe et toujours renouvelée. LE DERNIER MASQUE La misère se rit de sa sordide insolence, Son chien d'aveugle lui offre un festin. Dans ces funambulesques culottes va un poète, Et dans cette casaque l'orphelin qu'il a pour dauphin. La faim est son tambourin, la lune est son argent et le tango voyageur son Notre Père. Crinière de lion comme couronne. Son fusil rouillé de lansquenet sans peur suinte une suie débordante. Il va déguisé en haillons, bourdonnant son couplet ironique. Pour masque, un bout de tissu que lui a prêt...

Enrique Banchs

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  Enrique Banchs (1888 - 1968) était un poète argentin. Il publie tous ses travaux en l'espace de quatre ans au début du XXe siècle. Dans ses quatre œuvres, Las barcas, El libro de los elogios, El cascabel del halcón et La urna . Banchs a cultivé un style éphémère et classique en s'inspirant du Siglo de Oro. Par le beau sourire joyeux... Par le beau sourire joyeux qui ne m'est pas adressé et que je fais mien, par ce beau sourire mon chant enthousiaste se glisse. Par le beau regard qui erre dans le vague... dont je suis sûr qu'il m'est destiné, par le beau regard naît et renaît mon poème amoureux. Pupilles indifférentes, lèvres rouges qui regardaient et souriaient vous réconfortez, que de trésors m'avez-vous donnés sans le vouloir et sans le savoir quel bonheur ! Vous êtes comme la fleur qui s'effeuille, qui perd ses pétales et qui décore le sol. La urna