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Affichage des articles du février, 2023

Abdullah Hadia

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  Abdullah Hadia est l'auteur d'une oeuvre diversifiée, de différents styles artistiques, et il a à son actif un certain nombre d'expositions internationales. Une étrange narration commence à émerger dans l'art de Hadia, impliquant des créatures marines, des figures animées et des personnages de bandes dessinées. Après des années d'expérimentation, il s'est tourné vers la méthodologie libyenne pour s'inspirer comme une réponse au véritable appel de ses aventures d'enfance. Quand il ne crée pas des personnages manga intrépides pour Habka Magazine (le premier magazine de bande dessinée en Libye), il crée un art qui expose la culture, l'histoire et la vie quotidienne libyennes avec ses luttes douces-amères de restes de guerre et de destruction, mais avec une touche d'espoir et des dessins colorés. Parallèlement à Habka, Hadia a participé et représenté la Libye au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, le deuxième plus grand

Mangez-le si vous voulez

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  Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune Périgourdin intelligent et aimable, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin. Il arrive à destination à quatorze heures. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l'aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé. Pourquoi une telle horreur est-possible ? Comment une foule paisible peut-elle être saisie en quelques minutes par une frénésie aussi barbare ? Jean Teulé a reconstitué avec une précision redoutable chaque étape de cet atroce chemin de croix qui constitue l'une des anecdotes les plus honteuses de l'histoire du XIXe siècle en France.  Âmes sensibles s'abstenir ! Ce roman est d'une violence... il donne presque la nausée. Mais attention, ce n'est pas la faute de l'auteur. Non, c'est surtout de penser que cette histoire est réelle. le village de Hautefaye a, en effet, été le lieu d'une innommable barbarie. A l'heure actuelle, il y a encore

Merksawi

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  La Libye jouit d’une grande diversité culturelle, de ce fait, ces musiques traditionnelles sont l’expressions de cette grande richesse. Segmentées en fonction des épicentres citadins, des spécificités ethniques (amazigh, arabe, toubou) ou encore des influences antiques, ces musiques traduisent la complexité des substrats séculaires du pays. Merksawi (région oasienne du Mourzouq) Le répertoire Merksawi prend racine dans l’oasis de Mourzouq au sud-ouest de la Libye. Véritable carrefour ethnique et culturel, l’oasis abrite des populations diverses comme les toubou, les arabes, les amazigh touaregs et Ahali (descendants d’anciens esclaves subsahariens) Ainsi, le Merksawi cristallise toutes ces cultures et se veut sa synthèse et son amalgame. Calqué sur une métrique arabe, le merksawi débute avec un mawal (prélude) et se poursuit en combinant plusieurs instruments de musiques comme la ghaita et zemara (instruments á vent), mais aussi la derbouka, taghanimt et le bendir (percussions

Au pays des hommes

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  Hisham Matar est né à New York City . Il a passé son enfance en Amérique avec ses parents libyens tandis que son père, Jaballa Matar , travaillait pour la délégation libyenne à l' Organisation des Nations Unies . Quand il avait trois ans, sa famille retourne à Tripoli , en Libye , où il a passé son enfance. En raison de persécutions politiques du régime, en 1979, son père a été accusé d'être un réactionnaire du régime révolutionnaire libyen et a été contraint de fuir le pays avec sa famille. Ils ont vécu en exil en Egypte où Hisham et son frère ont terminé leur scolarité dans Caire . En 1986 Matar déménagé à Londres où il a poursuivi ses études et obtenu un diplôme en architecture. Toujours à Londres, il a complété la maîtrise en Design Futures au Goldsmiths, University of London. En 1990, alors que Matar était à Londres , son père Jaballa, un dissident politique, a été enlevé au Caire. Il a été porté disparu depuis. Cependant, en 1996, la famille a reçu deux lettres de la m

Ibrahim Al-Koni

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  Chaque fois que le destin le tirait vers le sud et qu'il se retrouvait dans l'étreinte du désert, il était pris de stupeur et sentait poindre en lui une nostalgie venue de nulle part. Mais ce sentiment enfoui n'était une nostalgie. C'était un appel. Un appel profond et, quoique intime, impossible à définir ; comme une chanson douce que son oreille n'avait jamais encore entendue mais que son cœur aurait reconnue depuis des temps très, très anciens ; des temps qu'il n'aurait pas vécus dans sa vie présente, ni même dans sa vie précédente et à la quelle il ne pouvait répondre autrement que par un battement sourd, pareil à une supplique. Un battement sourd pareil à la prière. (…) Le désert aussi est un ami qui se présente à nous sous les traits d'un ennemi. Dans le désert aussi est une délivrance connue des seuls Clairvoyants. Le désert est lui aussi message puisqu'il est son propre envoyé ; il est même le message des messages puisqu'il est le plu

Jours tranquilles à Tripoli

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  Salem est au point. Il est même impatient d’aller voter. Seulement… il ne sait pas pour qui. Il faut dire que la campagne ne permet guère aux électeurs de se faire une idée. Les quelque 3700 candidats n’ont que trois semaines pour évoquer leur programme. Aussi peu formés que leurs électeurs, ils nous offrent des interviews insipides où « je ferai ce que mes électeurs veulent » devient un refrain. En guise de campagne, la plupart des candidats se contentent de placarder des affiches. Certaines d’entre elles nous semblent tellement improbables que Mathieu et moi avons commencé une collection. Il y a les affiches ultra photoshopées, avec le teint trop blanchi, des cheveux ajoutés pour cacher une calvitie précoce, des décors irréels, auxquels s’ajoutent les écritures en mode WordArt 1998. Le coup de cœur de Mathieu, c’est Ahmed Massaoud, le candidat n° 84. Un crâne dégarni, une moustache brune fournie et soigneusement peignée, qui laisse apparaître, par la bouche entrouverte, deux dents

1930 : la Libye sous le fascisme italien

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  La direction des camps : Il y avait l'Italien, commandant en chef, ensuite le capo gruppo, suivi du capo d'une rangée. J'ai assisté une fois à la pendaison d'un détenu. Les internés devaient assister aux pendaisons. Ils étaient obligés d'avoir les yeux ouverts et fixés sur les pendus. Ils n'avaient pas le droit de regarder ailleurs ou de baisser le regard. Il y avait quelqu'un posté derrière eux pour s'assurer qu'ils regardaient l'exécution de la peine. Tout détenu qui ne se montrait pas le matin lors de l'appel recevait cinquante coups de fouet. Dans la région de Brega, j'ai vu deux fois des femmes subir le fouet. Dans le camp d'Aguila, j'ai assisté à la scène suivante : une femme noire qui avait été surprise avec un soldat éthiopien a été amenée et attachée au poteau, ses vêtements ont été relevés jusqu'au dessus de son nombril et on l'a laissée là, dans cet état, que tout le monde puisse la voir. Le directeur du camp

Libye, la fin d'un Etat

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  La Libye n’a pas vu éclore les fleurs de la démocratie. Entre destruction de la justice sociale et des libertés, la fin de l’ère Kadhafi a donné lieu à une succession de massacres atroces. Ingérence des puissances étrangères, impasse politique, djihadisme et grogne sociale : zoom sur le chaos libyen.

Conte libyen du XVème siècle

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  Le malade et le scarabée Un homme voyant un scarabée, se dit : Pourquoi Dieu l'a-t-il créé ? Est-ce pour sa beauté ou sa bonne odeur ?... Alors Dieu, de là-haut, l'affligea d'une diarrhée que les médecins furent incapables de soigner. Il pensait bien mourir. Un jour, un médecin ambulant proposait de soigner les maux les plus inimaginables. Amenez-le auprès de moi, ordonna-t-il. Lorsque le médecin ambulant vit l'importance de la diarrhée, il attrapa un scarabée, le brûla et répandit ses cendres sur le ventre. Et la colique fut guérie. La plus inutile des créatures peut devenir un très bon remède

Ali Omar Ermes

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  Ali Omar Ermes voit le jour au cours de l'année 1945, en  Libye , où il passe son enfance avant de partir faire ses études supérieures en  Angleterre , où il obtient son diplôme à l'école d'Arts et Design de  Plymouth . Peu après, il tente la Central School of Art à  Londres   mais n'y reste que peu de temps. A son retour en Libye, il se met à écrire de façon intensive et est nommé à la tête de la section art visuel du magasine All Arts. Ermes est un artiste dont l'expression picturale tourne autour de la calligraphie arabe. Il peint sur des supports de différentes tailles allant du plus petit modèle au très grand (jusqu'à 5 mètres), en monochrome ou polychrome à l'aide de grands pinceaux à brosse. Ermes a un style assez unique en son genre, il combine des extraits de la littérature arabe, essentiellement de la poésie, à l'abstrait comme les valeurs humaines, telles que la justice, la paix etc... donnant à ses toiles un langage visuel sans équivoque. T

Du reggae libyen

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  Ahmed Ben Ali est né en 1971 à Benghazi. Il est allé en pension au Canada pendant 8 ans, puis est retourné en Libye. Pendant quelques années, il a également travaillé au Royaume-Uni. La musique n'a jamais été son principal emploi, mais son "principal hobby", comme le dit Ahmed. Tout en allant à l'école et en vivant au Royaume-Uni, il jouait toujours de la musique et jouait dans des groupes. Mais il lui a fallu des années avant de commencer à enregistrer sa propre musique après que plusieurs de ses amis l'aient encouragé à le faire. Cela a abouti à l'enregistrement de son premier album, qu'il a sorti en 2003. Depuis, il a enregistré une quarantaine de titres et sorti deux autres albums. Il a également commencé à donner des concerts en Libye avec son propre groupe. En 2008, un de ses amis a décidé de créer un compte youtube pour lui en commençant par deux titres téléchargés. Il a ensuite transmis le compte à Ahmed, qui a procédé au téléchargement de deu

Ibrahim Al-Koni

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  (…) le point d'accolement entre les rivages marins gorgés d'humidité et un désert qui enjambait la crête des montagnes pour s'enfoncer vers le sud sur des surfaces planes, nues, assoiffées, sans limites. La plaine que les ancêtres appelaient « Vallée de la mort » et que leurs descendants nomment « Plaine de la Djaffâra » est le trait d'union entre ces deux mondes dont les migrants, les nomades ou les marchands caravaniers ne pénètrent jamais l'un que pour se rendre étrangers à l'autre et auquel ils ne se rendent étrangers que pour naître dans son opposé. Car si le premier prend pour certains voyageurs figure de paradis, le second est pour les autres un feu ardent et quand le second représente pour certaines espèces de migrants une renaissance, le premier constitue pour d'autres une mort. En effet, ce que les gens du désert regardent comme un enfer, les gens de la côte le voient comme un paradis et ce qui apparaît aux yeux des habitants de ces villes accr

Kamal Ben Hameda

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  Ceux que la parole du Très Haut n'atteignait pas encore dans ce bas monde, s'éternisaient devant une tasse de thé noir et épais dans le petit café en bas de la rue à gauche de la mosquée de Tripoli, où s'installaient, groupés en petits cercles, au milieu de Janan el-nouar , le Jardin des Fleurs ; un terrain vague caillouteux envahi par les mauvaises herbes, qui n'avait de jardin que le nom et des fleurs qu'une vague souvenance. Les amateurs de discussions politiques et littéraires se donnaient rendez-vous à la librairie, en face du cinéma Lux. Ils usaient si généreusement de la parole que l'écho de leurs débats emplissait la rue d'une rumeur familière que j'aimais à retrouver quand je passais par-là pour aller au cinéma ou accompagner mon père à son magasin. Cette petite librairie a disparu après le passage des comités révolutionnaires qui ont brûlé les livres jugés dangereux, lors de la « révolution culturelle ». Tous ces lieux n'existent d&#

Rajab Bou Houaiche Al-Mnefi

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Le leader des rebelles libyens, le chef Omar al-Mokhtar, à Benghazi, au moment de son arrestation par les Italiens, le 15 septembre 1931.  Un poème échappé au gouffre de l'enfer : celui de Rajab Bou Houaiche Al-Mnefi, dont la parole oubliée dessine toutes les tortures infligées à sa tribu (les fascistes italiens en Libye) comme un avant-propos à celles qui allaient s'abattre sur l'Europe. Mon seul tourment le manque de soutiens et d'alliés ma parole se fait servile nos valeureux hommes méprisés ma jument belle comme une gazelle égarée son corps finement sculpté comme une pièce d'or bien ciselée. Mon seul tourment l'asservissement à toutes ces paroles dégradantes et infâmes nos aspirations sont niées nos hommes les plus nobles les plus dignes sont morts pour le moindre écart nos femmes sont dévêtues enchaînées au poteau contre nos épouses les fascistes ont perpétré des crimes indicibles  

Du coup!

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  Cette locution semble avoir remplacé la moitié des mots dans une phrase. Passe encore lors d'interview de sportifs : « On a mal joué, du coup on a perdu, du coup l'entraîneur a été viré, du coup on espère que ça être être le déclic pour mieux jouer, du coup. » Oui, on peut toujours en rajouter un en fin de phrase en guise de conclusion... Apparemment cette manie touche tous les milieux. « L'Etat est en déficit, du coup on est obligé de rallonger l'âge de la retraite, du coup les gens sont mécontents, du coup on ne sait pas si on va la rallonger. » « Les Russes ont gagné du terrain en Ukraine, du coup les Ukrainiens ont reculé, du coup les Américains leur ont envoyé des armes, du coup les Russes ont reperdu du terrain. » « On incite les Français à acheter des voitures électriques, du coup on leur donne une prime, du coup ils en achètent, du coup il faut des prises partout ! » On en arrive même à des phrases nominales : « Trop chaud, du

Prison à Benghazi

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   Reportage d'Arte A Benghazi, la plus grande ville située à l’Est du pays, plusieurs prisons de haute sécurité́ abritent des milliers de djihadistes nord-africains mais aussi Soudanais, Tchadiens et Français. Ces arrestations représentent un casse-tête pour les autorités : faute d’encadrement, les prisonniers, restent souvent enfermés des années avant d’être jugés  devant un tribunal militaire.  Un programme de réinsertion, conduit par un officier proche du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, prodigue des cours de morale destinés à remettre ces hommes sur le droit chemin. Les détenus, quant à eux, profitent d’une visite au tribunal pour dénoncer les actes de torture dont ils se disent victimes. Reportage au coeur de la plus importante prison de Benghazi, le centre de détention de Kweifiyah,  fragile rempart contre la menace terroriste qui sévit au Sahel.

Conte de Libye

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  La vache noyée conte libyen du XIVème siècle Un homme avait une vache. Il vendait le lait mélangé avec de l'eau. Un jour, une inondation surprit la vache qui était dans le champs. L'eau la noya. Le fermier se lamenta de la perte de la vache. Un de ses fils dit alors : - Père ! Pourquoi se lamenter ! L'eau que nous avons mélangée à son lait a débordé et l'a emportée et noyée.

Adrian Meatek

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Adnan Maetek est né en Libye en 1968. Il a étudié le génie industriel à l'université et a travaillé pour la Libya Insurance Company. Autodidacte et autodidacte en tant qu'artiste, il utilise principalement des aquarelles et des acryliques. Ses peintures sont fortes et puissantes, avec une imagerie surréaliste, abstraite et symbolique. L'œuvre de Maetek a déjà été exposée en Libye et à l'étranger. À Tripoli, il a participé à l'exposition d'art De Villa en 1998, à l'exposition d'art Burj en 2000 et au Centre Culturel Français en 2002. Il a également pris part à l'exposition du Maghreb arabe à L'hay-les-Roses en France en 2009 et à l'exposition Africa AFRICAM au musée d'art contemporain Casoria à Naples, en Italie, en 2009. Adnan a participé à plusieurs ateliers d'art internationaux, notamment au festival d'art Al-Mahars en Tunisie en 2005, 2009 et 2017, au Cappadocia Art Camp en Turquie en 2010 et 2018 et au Liverpool Coast Wor

Mezoued de Libye

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  Le mezoued, mezwed ou chakwa est un instrument à vent traditionnel d'Afrique du Nord répandu généralement en Tunisie, mais il est aussi présent en Algérie et en Libye. C'est une sorte de cornemuse. Il est par métonymie, une forme de la musique populaire tunisienne Cette forme musicale est accompagnée d'un chanteur s'exprimant en dialecte  — et non en arabe littéral  comme dans les formes classiques de musique — et souvent accompagné d'un chœur masculin ou féminin. Le mezoued est longtemps ignoré par les instances culturelles officielles qui valorisent les formes de musique arabe  classique au détriment de la musique populaire. Il se diffuse toutefois dans la culture urbaine des couches défavorisées et déracinées par l'exode rural . Il est alors vu comme l'expression d'un mal-vivre et d'une défiance vis-à-vis de la culture dominante, s'inscrivant volontiers contre les codes de la bienséance en adoptant un langage argotique  et en traitant de

Ibrahim Al-Koni

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  Cent fois sa mère lui avait répété l'adage qui disait que le crépuscule était l'heure la plus traîtresse, qu'il n'y avait que les écervelés, les inconscients ou les fous pour s'endormir à cette heure-là, puisque le court laps de temps qui précédait le coucher du soleil était celui où les grands djinns sortaient de leur tanière, où les esprits malins erraient en quête d'humains pour leur faire des misères et où les portes de la nuit s'entrouvraient pour laisser passer le prince des ténèbres afin qu'il répandit sur la terre ses inépuisables maléfices qui n'effleurent jamais un être sans que la mort s'en saisisse. Or c'était justement le moment qu'il avait choisi pour faire son maudit somme, même si, à vrai dire, ce n'était pas lui qui avait choisi le moment mais le moment qui l'avait choisi. Le moment l'avait choisi dans le sens où des obstacles qu'il n'avait pas prévus s'étaient dressés sur sa route, telle que

Kamal Ben Hameda

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  Aller vers la Méditerranée c'est comme aller pour la première fois au rendez-vous du premier amour, du premier émoi, mais vers elle c'est toujours la première fois. Le voyage commence toujours là, où l'on croit que l'on est arrivé. Le temps court auprès de son ombre fuyante et l'espace vers un lieu vacant. La mer au loin m'attire avec mille promesses je rejoins le jour hagard l'oeil du soleil Ses amants viennent tôt le matin pour la voir respirer, s'éveiller, s'étirer, se pavaner à l'infini. Les autres viennent l'après-midi, pour se rafraîchir, se promener ou simplement la regarder converser avec l'horizon. Au bord de la route qui longe la plage des aubes enlacées des hommes se baignaient dans la lumière de Tripoli en regardant le ciel mer mon aïeule seule capable d'infini m'étreint dans sa mémoire et moi je la tiens sans ma main La mémoire de l'absent

Le Livre du camp d'Aguila

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  On ignore souvent qu'il existe hors des frontières de l'Europe les mêmes lieux de déshumanisation que ceux créés par la barbarie nazie. Par ce texte, j'essaie modestement de combler un peu cette lacune en présentant le témoignage d'hommes victimes des menées coloniales du fascisme italien en Libye, le pays où je suis né. Un poème échappé au gouffre de l'enfer : celui de Rajab Bou Houaiche Al-Mnefi, dont la parole oubliée dessine toutes les tortures infligées à sa tribu comme un avant-propos à celles qui allaient s'abattre sur l'Europe. Là où il tourne son visage, il n'y a que ruine et désolation. Il est interné au camp d'Aguila, du nom de cette zone désertique sur le golfe de Syrte , trois cents kilomètres à l'ouest de Benghazi, où les chances de survie sont quasi nulles : chaleur exténuante du désert, manque d'eau potable, brutalités, corvées et autres sévices exercés par les geoliers. Mon seul tourment le camp d'Aguila l'

La Libye déchirée

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  France 24 propose un documentaire exclusif tourné en Libye, un pays une fois de plus déchiré par la guerre. Le 4 avril 1919, Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est a lancé l’offensive pour prendre le contrôle de la capitale Tripoli. Nos reporters ont parcouru durant quinze jours l'ouest libyen. Ils vous emmènent au plus près des combats dans le sud de la capitale. Cette nouvelle guerre pousse de plus en plus de migrants à prendre la mer au péril de leur vie.

Conte libyen

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  La hyène et le coq La hyène, qui ne se nourrissait que de viande de troupeau, finit par goûter un jour de la volaille. Et depuis ce jour, elle prit la ferme décision de ne plus manger autre chose. Ses congénères la conseillèrent, mais tous les efforts pour la ramener à la raison se soldèrent par des échecs. Ainsi, la hyène tua beaucoup d’oiseaux de la brousse. Elle finit par faire disparaître l’espèce. Un jour, elle ne vit plus aucun oiseau. Elle se promena toute la journée sans en voir un seul ; elle se promena même la nuit, mais toujours rien. Fatiguée, elle se réfugia sous l’ombre d’un grand arbre. Soudain, qu’est-ce qu’elle entend dans les feuillages au-dessus de sa tête : des cris de chèvre.. ! Elle s’étonna en ces termes : "Dieu tout puissant, qui peut faire monter une chèvre sur un si grand arbre ?" Se rappelant sa promesse de ne manger que de la volaille, elle se détourna de cette réflexion et se mit à dormir. Quelques instants après, les mêmes cris reprennent d