Youkio Mishima
luth biwa RITSOUKO – Dites-moi, comment est-elle, votre belle déesse tutélaire ? Sa forme ? HIRO – Elle est parée de toutes sortes de colliers, de bracelets, de boucles d'oreilles et d'une couronne. Et elle tient toujours à la main un biwa, comme les hommes de notre Maison, un biwa magnifiquement incrusté de nacre. Et elle sourit. La musique qu'elle joue verse comme un clair de lune sur le visage du lac. Comme les rides étincelantes de l'eau, son sourire frisonne sur sa face divine. Tout cela, c'est l'écho de l'harmonieuse musique. Et l'eau n'est que musique. Ainsi la déesse la domine. Le corps humain est purement de l'eau ; c'est pourquoi notre déesse le domine et le change en musique. Le sang est eau ; c'est pourquoi elle le domine, et le sang devient musique. RITSOUKO – Que deviendra le Japon, après ? HIRO – Vous vous le demandez pour vous et pour moi, n'est-ce pas ? RITSOUKO – Nous et les autres, c'est la même chose. HI...