D'où vient le nom "Argentine"

 


Sur la façade atlantique, les navigateurs se lancent à la recherche du passage entre les deux Océans. Ces voyages mènent en 1516 Juan Diaz de Solis sur les rives du Rio de La Plata, qu'il baptise Mar dulce, la mer douce. Il est suivi cinq ans plus tard par Fernand de Magellan dans son voyage autour du monde et, en 1537, par Sébastien Cabot. Ces premiers voyageurs européens perçoivent dans ces grands fleuves une possibilité de pénétrer dans l'intérieur des terres, vers des royaumes où ils pourraient trouver l'argent tant convoité. Ils baptisent donc l'estuaire Rio de La Plata, Fleuve de l'Argent. L'Argentine tirant son nom de ce malentendu, le pays de l'argent n'en ayant jamais produit.

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La conquête porte à la fois sur les terres et les hommes et, pour ces derniers, sur les corps et sur les âmes. Pour les conquérants, posséder des terres n'avait d'intérêt que s'ils disposaient de bras pour les travailler ou en extraire les métaux précieux. Se livrer à ces tâches manuelles eût été déroger, et les effectifs européens étaient de toute façon trop faibles pour une exploitation efficace. Par ailleurs, subjuguer les populations indigènes pouvait se justifier par l'apport des lumières de la Foi et l'espérance du Salut. Les lois de l'Empire espagnol prévoyaient pour les Indiens soumis des statuts variés, allant de l'esclavage à la condition de serfs à l'européenne.

Ainsi, le système de l'encomienda confiait à son bénéficiaire un groupe d'Indiens auxquels il devait fournir un encadrement religieux en échange d'un certain nombre de journées de travail.

Ces systèmes ont été surtout appliqués dans le nord-ouest de l'actuelle Argentine, non sans résistance ni révoltes.

Dans les plaines du Sud et de l'Est, les tribus indiennes, mobiles et peu nombreuses, se révèlent bien plus difficiles à contrôler. Comme ces territoires ne présentent dans un premier temps qu'un intérêt médiocre, les Espagnols ne font guère d'efforts pour imposer leur pouvoir. Certains de ces peuples se révèlent particulièrement coriaces : c'est en particulier le cas des Indiens du Chaco et des groupes nomades de la Pampa et de la Patagonie dont la résistance dure jusqu'au XIXe siècle.

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L'espèce de province théocratique constituée sous l'égide des jésuites de la compagnie de Jésus, « l'empire du maté » comme l'appelle Pierre Chaunu (1955), interdite aux autres Européens qui ne peuvent que l'imaginer, dont les habitants armés n'obéissent qu'aux pères et aux caciques, et qui commercent activement, a sur le moment suscité fantasmes, inquiétudes et convoitises.

Sébastien Velut (L'Argentine, des provinces à la nation)



l'Argentine coloniale


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