Art pharaonique

 


Découvrant Karnak en 1828, Champollion s'écrie :

« Nous ne sommes en Europe que des Lilliputiens. Aucun peuple ancien ni moderne n'a conçu l'art de l'architecture sur une échelle aussi sublime, aussi large, aussi grandiose, que le firent les vieux Egyptiens... Une seule colonne de Karnac est plus monument à elle seule que les quatre façades de la cour du Louvre. »

Nulle autre civilisation, en tout cas, n'a laissé autant de merveilles. Nulle autre n'a excellé à ce point dans le colossale comme dans l'infiniment petit. Ce sont les mêmes qui ont réussi à bâtir Karnak et à graver des hiéroglyphes sur de minuscules pierres d'améthyste. Les mêmes qui ont su construire les pyramide et à rendre immortelle cette jeune fille nue dont la statuette d'ivoire, haute de dix centimètres, saisit d'admiration tous les visiteurs du Louvre...

L'art égyptien nous bouleverse par sa délicatesse et nous écrase par sa grandeur.

S'il ne reste rien des palais et des maisons de l'époque pharaonique, c'est parce qu'ils étaient construits en brique crue. Les demeures des dieux et des morts, en revanche, appelées à l'éternité, exigeaient des matériaux résistants. Après avoir utilisé le limon, le bois, les bottes de roseaux et de papyrus, les Egyptiens se sont tournés vers la pierre, qu'ils ont su admirablement travailler avec des outils rudimentaires. Temples et tombes ont survécu aux siècles, avec l'aide du sable protecteur. On dirait que l'immense désert, traversé par une étroite vallée, a engendré majesté et sobriété.                          Robert Solé





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