L'âne en Egypte

 


Selon une statistique invérifiable, l'Egypte compterait six millions d'ânes, un pour dix habitants. Alors que l'âne du Delta est noir et robuste, son cousin de Haute-Egypte, blanc ou grison, plus élancé, peut atteindre jusqu'à 1m20 de hauteur.

L'âne sauvage était présent dans la vallée du Nil depuis l'époque paléolithique. L'âne domestique, lui, apparaît autour de 3600 avant J.C. Rarement monté, il sert à transporter les produits les plus divers et remplit des tâches qui seront plus tard dévolues aux chameaux. Sa grande utilité ne l'empêche pas d'être considéré comme impur, et même mauvais, surtout s'il a le poil roux. Assimilé au dieu Seth, l'assassin d'Osiris, il est volontiers sacrifié pour conjurer le mal. Dans certains hiéroglyphes de la Basse Epoque, ce malheureux animal n'est représenté qu'avec un couteau fiché dans le corps.

Jusqu'à l'invention de la bicyclette et de l'automobile, l'âne est le seul moyen de transport par excellence des Egyptiens. Pas seulement le « cheval du pauvre », comme on dit en Occident : d'élégants effendis et plantureux notables l'enfourchent volontiers, sur des selles décorées.

Dans les années 1890, des dames anglaises créent un société protectrice et recueillent tous les ânes victimes de mauvais traitements. Entreprise démesurée, et d'ailleurs assez vite abandonnée.

Robert Solé





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