Alfonsina Storni

Née le 22 mai 1892, en Suisse italienne, Alfonsina Storni vint rapidement en Argentine avec ses parents propriétaires d'une brasserie à San Juan.
Son père étant mort dépressif et alcoolique, elle s'engagea comme apprentie dans une fabrique de bérets, où elle commença à s'intéresser à l'anarchisme et à la lecture des poèmes de Ruben Dario. Elle trouva même le moyen d'écrire et de faire jouer quelques pièces de théâtre.
Sa mère refit sa vie et déménagea à Coronda, où Alfonsina trouva un poste de surveillante au lycée. Il fit aussi la connaissance d'un homme marié dont elle aura un enfant. Délaissée par son amant, critiquée par sa famille, elle résolut d'aller vivre à Buenos Aires pour élever son fils sans avoir à subir toutes les vexations. Cette femme indépendante multiplia les travaux modestes et mena en même temps une carrière d'écrivain et un militantisme féministe. 
Atteinte d'un cancer et souffrant énormément, elle décida de mettre un terme à sa vie le 25 octobre 1938 en se jetant dans la mer d'un pic élevé à Mar del Plata.
Elle est aujourd'hui reconnue comme une des grandes représentantes de la poésie moderne en Amérique Latine, avec Delmira Agustini (Uruguay) et Gabriela Mistral (Chili).
Hommage à la tristesse de Buenos Aires

Tristes rues droites, grises et identiques,
par où on peut trouver parfois un bout de ciel,
ses façades obscures et son asphalte au sol
ont éteint mes tendres rêves de printemps.
J'ai si souvent erré dans ces rues, distraite, trempée
par la buée grisâtre qui lentement les décore.
De cette monotonie mon âme souffre maintenant.
-Alfonsina!- Ne m'appelle pas. Je ne réponds plus.
Si je meurs dans l'une des tes maison, Buenos Aires,
un de ces jours d'automne où tu nous tiens prisonniers
la lourde pierre tombale ne me causera nulle surprise.
Lorsque par tes rues droites, encrassées par ton fleuve
éteint, brumeux, désolant et sombre,
je déambulais, j'étais déjà morte et enterrée.

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