Tenir, toujours dans l’ombre de la cicatrice en l’air (Paul Celan)

 


En attendant le confinement nouveau le peuple erre dans son ignorance des causes et des effets.

Le couvre-feu n'est pas le bon couvercle. Faut essayer le couvre-chef. Et puis le couvre-lit.

Le vaccin à la télé, j'en ai ma dose.

Les ministres doivent parler pour ne rien dire. Macron s'est énervé : « Le premier qui parle pour dire quelque chose, il va morfler ! »

Plus de morts que pendant la guerre. Comme quoi, la guerre finalement, ce n'est pas si tragique, disent les généraux.

Chez le boucher, alors que je m'excusais de passer devant elle, une dame m'a dit de ne plus parler. Désormais on présentera au commerçant notre liste de commissions bien lisible. Et si le charcutier nous demande : il y a un peu plus, je laisse ? Ne répondre que d'un signe de tête.

Seul devant mon écran, j'attends les consignes, ou au moins un signe du destin, ou d'un autre.

Crever de faim ou mourir de la covid, telle est la question du Hamlet des banlieues.

La peur de devenir fou de libertés peut entraîner des séquelles durables.

Bientôt il y aura des enfants qui n'auront connu que des adultes masqués et qui croiront que le théâtre, c'était du temps des Gaulois.

Partager un lit, désormais ce sera à la hache.

Les voyages forment la jeunesse ; faudra trouver autre chose.

Les hommes politiques se demandent tous : « Qu'aurait-fait le général De Gaulle ? »

Chansons de geste au XIéme siècle, chansons de gestes-barrières au XXIéme.

Dieu se retourne dans son hécatombe : dans toute sa Bible, il n'a pas réussi une si belle épidémie.

« A quoi bon des poètes en temps de détresse ? » (Hölderlin)



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