L'Obélisque de Buenos Aires

 


Baldomero Fernández Moreno naquit à Buenos Aires le 15 novembre 1886. Hormis quelques années d’enfance (1892-1899) passées en Espagne, notamment dans le village natal de son père, Bárcena del Cícero, près de Santander, il demeura toute sa vie en Argentine, où il exerça un temps la profession de médecin, et où il mourut le 7 juillet 1950.

Il a écrit principalement des poésies, mais aussi quelques ouvrages en prose, dont un recueil d’aphorismes, La mariposa y la viga (soit Le Papillon et la Poutre). 

C'est lui qui a écrit un poème sur l'obélisque de la capitale. La légende veut qu'il ait conçu ce sonnet à la volée lors d'un dîner donné à l'Alvear Palace en l'honneur de Alberto Prebisch (créateur de l'Obélisque) ; il aurait offert à la femme de l'architecte la serviette sur laquelle il l'avait griffonné.

Le 23 mai 2001, à l'occasion de la commémoration des 75 ans de l'édifice, le poème a été reproduit sur la base de l'Obélisque. Il est malheureusement invisible depuis que des grilles de protection ont été installées.



L'Obélisque (1936)


Où la ville avait-elle caché

cette épée d'argent resplendissante

subitement dégainée

pour être brandie vers le ciel bleu ?


Maintenant le regard peut s'élancer

fatigué de baisser les yeux comme un coupable

de cette pierre levée vers le Soleil tout-puissant

et redescendre auréolé de spiritualité.


Rayon de lune ou déchirure de vent

calcifiés en symbole et monument

index levé, jet d'eau, flamme, palmier.


L'étoile en haut et l'étincelle en bas,

que les idées, les rêves et le travail

tournoient à tes pieds, comme un écheveau se dévide.






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