Teresita Galimany

 


Teresita Galimany est actrice, metteuse en scène, dramatique et enseignante. Elle a développé son activité théâtrale en Argentine, au Venezuela (où elle s'est exilée au moment de la dictature) et aux Etats-Unis, où elle a obtenu une bourse de la Fondation Sherover. Elle a écrit la pièce « Corriendo en la sangre » pour qu'elle soit lue lors d'une manifestation des « Abuelas de Plaza de Mayo ».

Il est question d'une mère, Karina, et d'une grand-mère, Nancy, qui s'inquiète des cauchemars que fait leur petite fille.


NANCY – Allons, ne dramatisons pas. Rappelle-toi ce que te disait la psychopédagogue ce matin. C'est quelque chose de passager ; j'en suis sûre. Celle qui me préoccupe le plus, c'est toi ; je te trouve très fatiguée... Tu devrais m'amener la fillette à la maison une nuit ou deux. Ainsi tu dormirais mieux ; ce qu'il te manque c'est le sommeil.

KARINA – Merci, maman. Maintenant, non, je ne serais jamais tranquille et ce serait pire.

NANCY – Bien, mais pense-y. Et quand tu le voudras, tu me le diras. Tu veux un café ?

KARINA – Allez, un café. Ca me fera du bien.

NANCY – Tout de suite. (elle va à la cuisine ; Karina s'assoit dans le fauteuil, toute pensive)

KARINA – Tu es sûre qu'à l'âge de Kiara, moi je... ?

NANCY – (de la cuisine) Quoi ? J'arrive, je réchauffe le café.

KARINA – Tu penses... qu'elle se repent de... Non... rien... rien...

NANCY – (entrant avec le plateau) Tu disais ?

KARINA – Je te remercie, maman, pour toutes tes gentillesses.J'en ai bien besoin. (elles se servent le café)

KARINA – Je me demande toujours pourquoi elle ne me répond pas quand je lui parle. Elle est fâchée contre moi, elle dit que je ne fais pas attention à elle. Elle me l'a dit très souvent, alors que au contraire je... Je ne comprends pas.

NANCY – Ma fille, tu ne dois pas prendre au pied de la lettre les rêves de la petite. Ce sont des étapes, des moments par lesquels passent tous les enfants, crois-moi.

KARINA – Oui, oui, mais ça m'angoisse de la voir comme ça et de ne pas pouvoir l'aider. Je ne sais pas quoi faire ! Elle me dit des choses avec une assurance telle que je me pose des questions, que je me demande si elle n'a pas raison, s'il n'y a pas quelque chose qui m'échappe, que j'ai mal fait.

NANCY – S'il te plaît, Kari ! Que veux-tu que ce soit ? Qu'est-ce qu'elle a ?

KARINA – Je ne sais pas, maman... quelque chose.


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