La traduction en Egypte

 


En 1935, Tàhà Huseyn traduit Andromaque, Antigone en 1938, et Zadig en 1947. Cette traduction au sens strict promeut un système de valeurs occidentales débouchant sur un double système de valeurs que Jacquemond qualifie de « schizophrénie culturelle », avant de décrire l'époque nassérienne comme l'âge d'or de la traduction en Egypte (années 1952-1967 en particulier). Ce moment unique fut suivi par une crise dans le domaine de la publication, le pourcentage de livres traduits vers l'arabe dans l'ensemble des publications égyptiennes passant de 11,4% entre 1958 et 1967, à 5,6% en 1973, pour échouer à 2% dans les années 1980.

Mais la traduction n'a pas disparu, comme son historiographie traditionnelle le suggère, mais elle a pris une autre vie, en émergeant sur les écrans des télévisions et des cinémas. La traduction n'est pas décédée, elle plutôt télévisée en Egypte et diffusée au reste du monde arabe. Elle est devenue une partie intégrale du quotidien égyptien et un point nodal qui lie simultanément les langues étrangères, l'arabe littéral et les dialectes. La traduction, par le moyen du sous-titrage, a initié deux formes de démocratisation. Non seulement elle a élargi la connaissance du public et notamment le domaine d'influence du cinéma en langues étrangères, mais elle a aussi assigné à chaque spectateur un rôle de traducteur, qui doit poursuivre l'effort de traduction des sous-titres en langue formelle vers son dialecte local.



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