Hama Tuma

 

Gamal Abdel Nasser

Paroles, paroles, paroles... Lewis Carroll disait autrefois : « Occupez-vous du sens, les sons s'occupent d'eux-mêmes. » Force est de constater que, dans la réalité, c'est presque toujours l'inverse qui se produit : le sens prend la porte et le son nous perce les oreilles. Pourtant, il n'en a pas toujours été ainsi. Dans le passé des dirigeants comme Nkrumah, Nasser, Kenyatta, voire Sékou Touré, ont parlé tout simplement pour dire « non ». Nous savions bien qu'ils étaient nus, ces empereurs-là, mais nous voulions nous laisser prendre au jeu, car ils avaient du style, de la dignité, le sens de la cérémonie. La démagogie de Gamal Abdel Nasser nous hypnotisait, les appels à l'unité de Nkrumah, empreints d'idéalisme, nous captivaient, et bien que les paroles de Sékou Touré n'eussent pas grand-chose à voir avec la réalité de Conakry, elles nous ébranlaient. C'était une autre époque et nous étions pleins d'émotion. Nos dirigeants actuels sont d'un ennui tel que n'importe quel bavard paraît brillant à côté d'eux.

Les seuls qui semblent comprendre nos dirigeants actuels et leurs paroles ambiguës se trouvent à Washington. Ce n'est pas surprenant, car c'est bien d'Amérique que nous parviennent des perles du genre : « Nous avons détruit le village afin de le sauver. », ou bien, comme lors de l'élection d'Allende au Chili : « Nous ne pouvons pas croiser les bras et permettre à un peuple inconscient d'élire librement un socialiste ». Nos dirigeants menteurs et incohérents, l'Amérique les qualifie de « nouvelle race de leaders africains », de « jeunes dirigeants pleins de promesses ».

Est-ce que tous ces dirigeants d'aujourd'hui ont la même fermeté de leurs prédécesseurs ? Les « peut-être », les « il se peut », les « c'est à voir » et autres « peut-être pas » peuvent-ils avoir le moindre effet pour dénoncer le colonialisme ?

Politiquement incorrect


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