Hala Gezah, la sprinteuse qui ne voulait pas aller aux JO


 

Hala Gezah mérite sa célébrité, mais pas comme ça. Le 3 août, la jeune femme de 23 ans foulera la piste du stade olympique de Londres. Elle fait partie des cinq sportifs libyens – la seule femme – qui participeront aux JO en 2012. Un motif de fierté évidemment. Les Libyens les plus progressistes vantent son courage de courir non voilée, un geste rare mais pas inédit. Les jeunes, garçons et filles, apprécient sa silhouette élancée, 1m82 pour 67 kg, et son style : rouge à lèvres assorti au vernis à ongles et frange dégradée. D’autres l’envient de pouvoir voyager en Europe, à Londres qui plus est.

Oui, Hala Gezah est célébrée, mais ça l’excède. Bien sûr, elle est fière de porter les couleurs de sonpays. Mais, Londres, elle ne le mérite pas, elle le sait, elle le clame. Spécialiste du 100 mètres, elle aurait dû courir en moins de 11’’38 pour réaliser les minima olympiques. Son record personnel est à 13”15… Représenter son pays moins d’un an après la fin de la révolution ? Ce n’est pas sa tasse de thé. La révolution, elle avoue avoir suivi ça de loin, sans tout comprendre aux enjeux. Ne pas porter le voile ? Aucunement un geste politique, « c’est juste plus pratique pour courir », dit-elle. Ses parents, footballeur et volleyeuse à un niveau national, lui ont inculqué le respect de l’arbitre et du chrono.

Hala le répète volontiers, elle ne mérite pas d’aller aux JO, encore moins pour jouer les vitrines. Pour cette franchise, pour ne pas s’abriter derrière la révolution – excuse de si nombreux Libyens quémandant tels ou tels avantages – pour ce respect de la loi du sport, Hala Gezah mérite l’estime.

Épilogue : Hala Gezah sera éliminée dès le tour préliminaire après avoir couru en 13’’24.


Jours tranquilles à Tripoli



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