Le mezwed, l’autre genre musical populaire en Tunisie

 

Parmi les diverses formes de la musique populaire tunisienne, le mezwed (cornemuse) occupe objectivement le premier rang. Même si sa réhabilitation officielle n’a été entreprise que dans les années 1990, le mezwed jouit toutefois d’une grande popularité au sein de la société tunisienne et compte l’un des genres musicaux les plus symboliques, voire emblématiques de la musique populaire tunisienne.

Sa pratique et sa diffusion ont participé à l’instauration d’un processus de socialisation, par le biais duquel s’établit l’identité culturelle et musicale tunisienne. Le public du mezwed ne se limite plus à une communauté sociale défavorisée. On assiste à une diversification qui s’étend de façon plus marquée à l’ensemble des couches de la société. La plupart de ces classes sociales éprouvent de plus en plus de la sympathie, de la tolérance et de l’intérêt croissant envers ce genre musical.

Grâce à son répertoire spécifique en évolution convergente et indéniable, le mezwed continue à révéler chez son audience des sentiments d’affection et d’admiration, et parfois même des formes d’adhésion spirituelle. En fait, il serait difficile de nier les relations étroites qu’entretient ce style avec un saint (waliye salah), où s’implorent des chants comme celles de Sidi `Ali `Azzûz et de Lilla Mannûbiyya. En outre, le mezwed se fait notamment pratiquer dans des contextes festifs de divertissement, d’animation et de mémorisation.

Considérés comme maîtres de l’oralité, la plupart des détenteurs du mezwed n’ont pas bénéficié d’une formation musicale/musicologique académique. Pourtant, ils révélaient une connaissance large et très approfondie des rythmes et des modes du répertoire musical « bédouin », des modes « aroubi », et d’une grande partie du répertoire musical du « malouf taklidi ».




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