Choi Il-nam
Après avoir publié seulement une vingtaine d'histoires dans les années 1950 et 1960, Choi Il-nam est devenu plus prolifique dans les années 1970, période où il a publié son fameux roman Les gens de Séoul (Seo-ul saramdeul).
Les romans de Choi Il-nam se répartissent en deux grandes catégories. On trouve d'abord ses travaux avant 1980 qui présentent souvent une personne de la campagne qui choisit de se rendre une ville nouvellement urbanisée pour y faire fortune. Malgré le succès naissant de ses personnages, la ville industrialisée révèle toujours davantage la pauvreté des gens de la campagne, en montrant le sacrifice de ces derniers dans la réalisation de leurs rêves. Dans ses premiers romans, Choi a voulu montrer le côté sombre du développement industriel. Après son renvoi forcé du journalisme en 1980, les histoires de Choe sont devenues plus critiques envers la réalité sociale. Mais plutôt que de faire des attaques directes sur la société, ses œuvres ultérieures sont construites de manière à pointer l'égoïsme humain au quotidien, notamment entre les couches sociales, tout en décrivant les personnes impuissantes aliénées par le pouvoir.
On m'a demandé de faire un travail chez quelqu'un : il s'agissait d'ajouter une pièce à une maison. C'était un grand spécialiste., mais cet homme ignore complètement ce que peut être le monde ; cela doit venir du fait qu'il passe sa vie à fouiller dans les livres. Après tout peu importe, mais il a absolument voulu marchander pour le coût du travail.
Vous imaginez-vous que l'homme dont vous parlez soit le seul de son genre, le seul à marchander ? C'est absolument normal ! De plus, ce savant ne cherchait-il pas à réduire ses frais au minimum tout simplement parce qu'il voulait faire agrandir un peu sa maison.
Il a semblé nous prendre pour des escrocs. Les personnages qui gagnent de quoi vivre grâce à leur cerveau devraient savoir comprendre des gens comme nous et nous traiter de façon humaine.
Vous voulez dire que ce n'était pas le cas ?
Exactement ! Savez-vous ce qu'il a fait ? Cela se passait au moment où se terminaient les travaux et l'on prenait avec le propriétaire de la maison un peu de makkoli*. Quand il m'a versé un bol de makkoli, je l'ai vidé. Puis je le lui ai tendu et lui en ai versé un bol à mon tour ? Il ne l'a pas bu et, profitant d'un moment où je m'étais retourné, il l'a versé sur le gazon ! Mais j'accepte encore de passer là-dessus.
Il s'est encore passé autre chose ?
Quelques jours plus tard, il avait neigé très fort et, n'ayant pu aller travailler, je regardais la télévision. Le hasard a voulu que le monsieur en question apparaisse sur l'écran. Il était en train de discuter d'aider les malheureux à l'occasion des fêtes de fin d'année. Il a déclaré que, si l'aide matérielle était une bonne chose, ce qui était le plus important c'était une profonde sympathie et une profonde compréhension à l'égard des dépourvus... Les dépourvus, qu'est-ce que cela signifie ?
C'est une expression que l'on emploie...
Pour désigner les pauvres de notre genre, n'est-ce pas ?
* alcool de riz coréen
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