Pierre Quiroule


Pierre Quiroule (1867-1938), pseudonyme de Joaquín Alejo Falconnet, fut un écrivain anarchiste né en France, mais parti très jeune en Argentine, où il se lia avec des groupes anarcho-communistes, inspirés par Kropotkine. En 1893, il fonda à Buenos Aires l'hebdomadaire anarchiste La Liberté, auquel collabora brièvement Auguste Vaillant. Il défendait dans les pages de sa revue un anarchisme individualiste, communiste et anti-organisationnel. Il écrivit aussi de nombreux romans et essais, parmi lesquels on trouve La Cité anarchiste américaine publié à Buenos Aires en 1914. Voici comment il décrit sa cité idéale :



Les maisons de la cité anarchiste étaient d'élégants chalets de verre, faits d'une seule pièce fondue dans des moules gigantesques grâce à l'électricité. Elles avaient différentes dimensions et couleurs, avec une prédominance pour l'orange, le bleu foncé, le grenat et le vert. Le plus grand de ces chalets avait trois pièces. Les autres seulement une seule. Ils étaient destinés à ceux qui voulaient s'isoler... Pour ceux qui avaient besoin de compagnie, un chalet pour deux personnes était prévu, mais chacun avait sa chambre, le reste servant de pièce commune. L'architecture de ces chalets était une combinaison heureuse des styles étrusque et japonais, tous étaient pourvus de balustrades ou de galeries circulaires, soutenues par des colonnes de verre aux coloris décoratives. La toiture de ces petits palais enchantés était construite en forme de voute lumineuse. Sur ces petites coupoles transparentes, tombaient la nuit de petits feux électriques invisibles, doux, mais d'une luminosité suffisante. Ces groupes de chalets étaient séparés les uns des autres par des palmeraies géantes qui ouvraient leurs superbes parasols sur les fines flèches des toits pointus où se mélangeaient jasmins grimpants et rosiers épineux en pentes aériennes qui se terminaient en guirlandes fleuries qui passaient d'un chalet à l'autre. Ainsi de véritables cascades de fleurs tombaient des balcons jusqu'au sol.


Ricardo Pons en a fait une projection digitale :

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