Jonathan Ruiz


Jonathan Ruiz est un jeune poète mexicain. Il a étudié à la Faculté de Sciences politiques à l'UNAM et il habite Nezahualcoyotl. Plusieurs de ses textes ont déjà été traduits en français (notamment par Laurent Bouisset). Il a publié récemment un nouveau recueil : « Suicidatarios », une petite plaquette, où l'on trouve des images fortes et très inspirées sur le thème d'Eros et Thanatos. Je retiens spécialement ce poème qui parle aussi d'un certain désenchantement...

L'Europe nous désole

Nous avons rencontré une Europe
assez froide,
où les feuilles mortes
s'accumulent comme des cadavres
à la fin d'un banquet.

Un chagrin irrépressible
tourne et retourne
autour des maisons,
un violent cri d'oiseaux
pénètre
la fumée blanche
des égouts,
une allumette
que calmement allument
de leurs lèvres
les étoiles ;
des hommes
sans patrie,
qui souffrent
dignement du capitalisme.

L'Europe nous désole
comme des colombes
blessées par les flèches
de la rosée.
Tumulte de croix
prises dans les filets
du temps,
lignée universelle
de sang et de déception.

Les cieux tremblants
dans
une pâle noirceur,
se remplissent
d'oiseaux morts,
d'yeux saturés
qui explosent
faisant pleuvoir
dans les rues,

le vent dégénéré
interrompt
la tranquillité
qui endort l'Europe
subitement
dans ce siècle.



Fosforescencia

Hay palabras que brotarán
de la vegetación fonética
de nuestro lenguaje cantar
de luciérnagas rotas por
la fosforescencia de una noche
que comienza a marchitarse.

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