Eduardo Muslip

 


Eduardo Muslip est né en 1965 à Buenos Aires. Il a étudié les lettres à l’Universidad de Buenos Aires (UBA) et à l’Arizona State University. Il est professeur à l’Universidad Nacional de General Sarmiento, province de Buenos Aires. Il a publié les recueils de nouvelles Phoenix (Malón, 2009), Plaza Irlanda (El Cuenco de plata, 2005 – réédition Club5 éditerons, 2016),  Examen de residencia (Simurg, 2000) et les romans Florentina (Blatt & Ríos, 2017), Avión (Blatt & Ríos, 2015), Fondo negro: los Lugones (Solaris, 1997) et Horas de la noche (Colihue, 1996).


Voici un fragment de EXAMEN DE RESIDENCE


De même que, comme on dit maintenant, les distances sont réduites, les distanciations ne sont plus aussi radicales. Désormais tout est à portée de main, on peut communiquer par courrier électronique en permanence... Ce qui me répugne un peu, j'ai toujours pensé que si quelqu'un s'en va, il devrait avoir la possibilité de s'abandonner librement à la mélancolie de ne plus communiquer, au moins pour quelque temps. Je me demande si moi j'aimerais de ne avoir de contacts avec mes proches...

Je me souviens que je voyais passer ceux qui traversaient le tunnel du travail, et qui avaient tous cet aspect forcé, entreprenant... En réalité, c'était plutôt forcé qu'entreprenant ; le mot « entreprenant » me fait penser à une activité soutenue et minutieuse, comme celle d'un responsable paysan qui laboure jusqu'à la dernière parcelle de son champ, ensemence avec un certain doigté, reste attentif aux infiltrations d'eau dans ses granges, met des pièges pour les rats... C'est à dire une activité constante, utile, qui produit des résultats. Parfois il me semble que les gens qui m'entouraient faisaient juste des efforts, déployaient une énergie un peu déprimante pour faire face aux soucis qui sont toujours plus ou moins les mêmes, les obstacles croissent comme les dents des rongeurs, les résultats ne semblent jamais satisfaisants, comme s'il fallait toujours recommencer au lieu d'avancer...



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