La mort de Kadhafi

 

Traqué, poursuivi, ses positions bombardées, toutes ses retraites coupées, le Colonel tenait encore sur ses pieds. Le vent violent du désert brûlait son visage en sang. Son cœur battait la chamade et le bruit strident des obus qui écrasaient son convoi de limousines lui perçait le tympan. Au bout de la souricière, face à la mort, sous les huées des insurgés qui, excités, brandissaient et sabres et armes à feu tout en l’outrageant, il laissa entendre : « Ne me tuez pas, mes enfants ! » À cette supplique, ces derniers, quoiqu’aveuglés par la rage, se gardèrent de le lyncher, évitant ainsi de commettre ce qui ressemblerait à un parricide.

La vie du Guide ne fut pas épargnée pour autant. Son sort était décidé ailleurs. Quelqu’un, sûrement un infiltré, le saigna à l’abdomen. C’était le coup fatal. Il hurla, puis, fauve qu’il était, se secoua comme pour se débarrasser de la vermine avant de s’effondrer, le museau entre les pattes,sous le regard impuissant du ciel. Lors, dans un geste d’adieu, et, comme une ultime bénédiction, il baisa, de ses lèvres ensanglantées, la terre qui l’a vu naître et dont le sang coule dans ses veines. Puis, il rendit l’âme sans pousser le moindre cri.

Hillah, Ayi. Il s’appelait Mouammar:


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