Amjad Nasser


 Né en 1955 au nord de la Jordanie dans une famille bédouine, Yehia Awwad al-Nu’aymi publie ses premiers poèmes dans un journal jordanien sous le pseudonyme d’Amjad Nasser, alors qu’il a à peine vingt ans. À partir de 1976, il travaille comme journaliste pour la presse et la télévision jordaniennes, puis s’installe à Beyrouth en tant que journaliste culturel. Après un passage par le Yémen, Amjad Nasser pose à la fin des années quatre-vingt ses bagages à Londres où il réside jusqu’à son décès. Il y cofonde en 1989 le journal al-Quds al-Arabi dont il dirige la section culturelle.


« Je suis un prophète sans religion ni adeptes. Prophète pour moi seul. Je n’oblige personne à me suivre, pas même ma propre personne, car il m’arrive de douter de moi-même et d’abjurer mon message (…). »

« Dis-moi, que fais-tu là, ô branche inclinée ?

Ici les monstres s’arrêtent

Et le cœur délaisse le long poème où il a versé trop de sang.

Comme nous, avance dans le labyrinthe

Entre dans cette nuit mouchetée,

Tu n’y croiseras

ni dieux ni héros, comme dans les épopées

Et les contes du soir

Car ce désert

D’où tu es venue les mains levées

Ne donne plus naissance à des prophètes.

Il en a beaucoup donné, impuissants à

Oter le monstre qui gît dans la cage thoracique des fils d’Adam.

Permets-moi donc de te dire :

Ni les anges ni les démons

Ne sont capables de stopper les norias de sang

Cette terre est semblable à un chien errant qui aboie d’avoir reçu un coup de botte militaire au flanc

Elle n’a pas besoin d’un derviche qui tourne sans cesse

Autour de la forme idéale du point

Et qui lui dise que boire du sang avive la soif (…) ».

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