Hang Sung Won

Han Sung Won et sa fille, prix Nobel de littérature 2024

Han Sung-won est né le 13 octobre 1939 dans la ville balnéaire de Jangheung, située dans la province du Jeolla du Sud. Il est diplômé du lycée de Jangheung et a fréquenté l'institut des arts Seorabeol où il s'est lié d'amitié avec d'autres écrivains comme Lee Mun-ku ou Cho Se-hui. Après ses études, il retourne dans le Jeolla du Sud (Jeollanam-do) et enseigne dans les écoles du secondaire. Il fait ses débuts littéraires en 1968 et a produit depuis de très nombreux travaux notamment au cours des années 1970 et 1980. En 1983, il reçoit le prix de la Littérature coréenne pour La Lune au-dessus du port (Pogu-ui dal), et en 1988 il a reçu le prix littéraire Yi Sang pour Un étranger sur la plage (Haebyeonui gilson) ainsi que le Prix de littérature contemporaine (Hyundae Munhak). Les romans de Han Seungwon comprennent Des montagnes aussi à l'avant (Apsando Cheop-cheop, 1977), La mer de brouillard (Angae bada, 1977), La fille du feu (Burui ttal, 1983), Notre pagode en pierre (Urideurui doltap, 1988), et Le père et le fils (Abeoji-wa adeul, 1989).

Il est le père de Han Kang, prix Nobel de littérature 2024.


Le marécage de l'esprit marin

C'était au début de la soirée du quatorze du premier mois lunaire où, dit-on, toute personne qui dort pendant cette nuit-là se réveille avec les sourcils pleins de lentes, blancs comme givre.

Sur les collines de Chinme, au-dessus du bois de pins tout noir, la lune se leva, pareille à une de ces nattes que l'on place sous la meule afin de recueillir le grain moulu, une natte bien jaune tressée avec de la paille de riz de la dernière récolte. La profonde obscurité qui remplissait la cour devint moins épaisse, comme l'eau de vaisselle sans un baquet quand on y ajoute de l'eau claire. En regardant la lune, Songman pensa à Talsik, cet homme au visage rond et aplati comme un gâteau de riz, qui jusqu'au jour où il était tombé abattu à coups de fusil, avait séduit le cœur de sa femme, Yongnim, qui à l'époque portait les cheveux tressés en une longue natte.

Il avait attendu ce jour afin de découvrir un secret que seule sa femme connaissait : il avait le sentiment qu'elle allait rencontrer quelqu'un ce soir-là, et que c'était pour cette raison qu'elle avait si longtemps évité les rapports avec lui.

Il serrait les dents. Il lui fallait absolument savoir qui elle rencontrait ; ensuite, il prendrait sa décision.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Chagrin d'amour par Dumitru Crudu

Le train ne s'arrêtera plus à Montalembert

Lycée en Corée du Sud