Caracasseries

Entre chien et loup L'ombre s'allonge peu à peu, et le regret s'épaissit peu à peu Intervalle entre deux moments, il ne fait plus jour, et il ne fait pas encore nuit Les piaillements d'enfants qui remplissaient les ruelles se calment Les oiseaux qui avaient pris tous ensemble leur envol très haut dans le ciel se posent de nouveau à leurs places C'est l'heure où l'un part, et l'autre revient Tu es loin, silencieux, et je sonde ce moment et cette distance Une lueur rouge éclaire de biais la route non bitumée, déserte Dans le nuage de poussière blanchâtre soulevé par le départ de choses bringuebalantes un orme de Sibérie élancé se dresse, l'air absent  

Ch'ae Man-Sik est un écrivain coréen. Il a fait ses études à Waseda university à Tokyo, puis a travaillé comme journaliste pour Dong-a Ilbo, Chosun Ilbo, et Kaebyok et comme rédacteur pour de nombreux magazines de Gaebyeok Publishing Company. En 1936 il décide de se consacrer à l'écriture. Il présente des personnages toujours en marge des grands courants du colonialisme, pauvres, ratés, ou même profiteurs, mais hors du décollage industriel. Ce qui n'interdit pas un humour certain. UNE VIE READY-MADE Sous la bannière de la « politique culturelle », le gouverneur général Chaedung créa encore davantage d'écoles publiques. Les directeurs d'école parcoururent la campagne pour enrôler des élèves. Les élèves reçurent des manuels gratuits et des fournitures scolaires. Les citoyens clairvoyants investirent dans la construction d'écoles. Une université privée fut envisagée. Des écoles du soir furent organisées par des associations de jeunesse. Une nouvelle expression en...

Le déluge Jadis il y avait un grand arbre ; une fée descendait s'amuser à l'ombre de cet arbre. Un jour, le dieu de l'arbre, Moksin, épris de la fée, la viole. La fée enfante donc du prince Moktoryong. Quand il atteint l'âge de huit ans, la fée doit retourner au ciel. Mais ce jour-là, soudain, la pluie tombe. Un déluge. La pluie continue plusieurs mois. Elle transforme le monde en mer. Le très grand arbre est abattu par une rafale. Au moment de sa chute, l'arbre crie au prince Moktoryong : Monte vite sur mon dos ! Alors Moktoryong, chevauchent l'arbre, se laisse aller à vau-l'eau. Quelque temps plus tard, il entend derrière lui crier au secours. Il voit une foule de fourmis affolées. Moktoryong demande à l'arbre : Que faire ? Pauvres fourmis ! Sauve-les ! Moktoryong crie aux fourmis de monter sur l'arbre. Et d'innombrables fourmis montent sur les branches et les feuilles de l'arbre. Peu de temps après, on entend encore un cri : ...

Ha Chong-Hyun (né en 1935) s’est fait connaître avec sa série Conjonction au début des années 1970. Ces premières expériences l’ont amené à construire son style signature, en poussant la peinture de l’arrière vers l’avant du tissu de chanvre. En tant que membre dirigeant du mouvement connu sous le nom de Dansaekhwa, ou « peinture monochrome », il a constamment utilisé l’expérimentation matérielle et des processus d’atelier innovants pour redéfinir le rôle de la peinture, jouant un rôle important dans le rapprochement des traditions d’avant-garde entre l’Orient et l’Occident. Déterminé à redéfinir l’art moderne et à rejeter les tendances académiques dominantes, Ha a développé un processus qui convertit des processus d’atelier physiquement exigeants en compositions abstraites. Dans ses travaux les plus récents, Ha a élargi sa pratique de transformation de la tridimensionnalité en une surface bidimensionnelle en expérimentant de nouvelles façons d’ajouter de la matérialité et une sensati...