Kwak Hyo-hwan

Transsibérien I


A destination du lac Baïkal, aux sources du lointain Nord,

Nuit à Sükhbaatar, dernière ville frontalière au nord de la Mongolie

Sous le faible éclairage intérieur le sommeil m'envahit

Dans une nuit d'encre, derrière les vitres

quelques personnes munies de lampes torches vont et viennent parfois

Nuit à la frontière dans la plaine de Sibérie en plein été,

le froid pénétrant jusqu'à l'os

éveille en moi la tristesse qui survient, inattendue

A la fenêtre immuable se reflète

un visage familier ; c'est moi qui suis là depuis les temps anciens


Chemin où je recherche le moi de jadis sous le lointain ciel de ces temsp-là,

qui descendait en avant, encore plus en avant

en laissant montagnes et rivières du Nord, bêtes, arbres et amis,

ainsi que ces paroles ces regrets et ces pleurs

Nuit à la frontière d'extrême rigueur où se succèdent interminablement

inspections et contrôles des militaires précédés de bergers allemands

Tantôt étendu dans le compartiment couchette

tantôt déambulant dans le couloir

je file vers le Nord, vers le Nord

vers l'île d'Olkhon située au plus profond du Baïkal


Cette nuit, « les moi » innombrables des temps anciens et un autre moi,

guids par la lumière des étoiles, pleurant ou retenant leurs pleurs,

ont traversé la plaine de Sibérie, et en sont revenus

 

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