Yi Oryong
Yi Oryong, né en 1938, docteur ès lettres, a enseigné la littérature à l'université de Séoul avant de devenir, en 1990, ministre de la Culture.
Il a publié plusieurs romans et pièces de théâtres, ainsi qu'un essai sur la miniaturisation et la productivité au Japon.
Le meurtrier
La femme devait se déshabiller. Ses pleurs s'affaiblirent.
Si seulement j'arrivais à passer l'hiver.
On entendit les couettes et les couvertures. Le général dit :
Il n'y a pas que toi qui souffres, c'est vraiment dangereux d'avoir un rendez-vous secret alors que les meurtriers grouillent. Est-ce que j'éteins la lumière ?
En l'entendant se déplacer pour éteindre la lumière, le blouson donna un coup de pied dans la fenêtre et sauta dans la chambre.
C'est très dangereux, général ! d'avoir un rendez-vous secret alors qu'il y a tant de meurtriers.
Le général et la femme debout sur leur couche allaient crier. Le fusil pointa sa gueule sur eux.
Je n'aime pas faire du bruit.
Ceux qui se tenaient nus se cachèrent dans la couverture et reculèrent dans un coin de la chambre. Le blouson en pointant son couteau avança d'un pas dans leur direction.
Presque en même temps le poignard du blouson lança des éclairs. Un seul coup et la femme touchée mortellement tomba sur la couette blanche en versant son sang.
Sans la moindre expression, le blouson observa un instant le cadavre de la femme. C'était plutôt une jeune fille précoce, avec les cheveux coupés au carré, qui gardait encore un air de lycéenne.
Le blouson tourna le poignard en direction du général recroquevillé, caché sous les couvertures.
De la dignité, général. Ne vous comportez pas en lâche. Il faut partir pour toujours.
Le général avec un air suppliant tenta précipitamment d'arrêter le poignard de ses deux mains tremblantes, puis il eut un sourire triste. Le poignard scintilla.
- Il sort beaucoup de sang du corps d'un vieillard.
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