Luis Alberto Spinetta

Luis Alberto Spinetta est un chanteur, guitariste et compositeur de rock argentin né le 23 janvier 1950 à Buenos Aires et mort le 8 février 2012 dans la même ville. Considéré comme un des fondateurs du rock argentin, Spinetta est un artiste très original qui se caractérise par ses compositions complexes et profondes, sans but commercial. La musique de Spinetta est différente du rock traditionnel, particulièrement en ce qui concerne l'harmonie. Quant aux paroles, l'influence du surréalisme y est très importante. En 1980 il met en musique un poème du joueur de tennis Guillermo Vilas Niños de las campanas. En 1988, il sort un album intitulé Tester la violencia et un blog a repris ce titre en hommage à Luis Alberto Spinetta et publie des textes souvent dédié à l'homosexualité masculine ou féminine :

Nous avons zigzagué dans les rues d'Abasto et nous sommes arrivés à Almagro, puis nous sommes allés jusqu'à Boedo, où l'électricité ne marche qu'à moitié pour constater la désolation des quartiers des danseurs de tango dans les palais impersonnels pour neo-yuppies et connards qui ne fumaient pas de tabac. Qui prenaient de la bière premium et bouffaient leur merde pendant qu'ils se soignaient au « bois sacré » et dansaient dans des propriétés héritées de la grand-mère défunte ou des laiderons à la retraite.
« J'aimerais bien lire ça », me dit Carla en posant la paume de sa main sur ma brochure bon marché au fond de mon blouson en cuir.
Je l'embrassais plus fort, en caressant son bras.
« Et j'en ai besoin » ajouta-t-elle.
Je croyais que Carla allait lire cela le dimanche, peut-être le lundi, peut-être jamais. Trois jours plus tard, elle m'a épatée quand j'ai vu qu'elle souriait en lisant cela :
Son visage, dans mon esprit, est un mystère : il a changé plusieurs fois cette nuit, et à un moment, à la porte de sa maison, elle a dégagé ses cheveux de son œil droit et je vis la totalité de sa tête aussi belle que sensuelle. Je vis un ciel entier.
On va me prendre pour une gouine et même très gay, et très chochotte et quasiment absurde, mais ce ne sont pas toutes les nuits qui se font jour avec un baiser.
Je lui caressais le cul, amoureuse aussi de ses mains et craignant la Colère de Dieu, du Destin, des mauvais coups de la vie et de mon cœur oppressé au point qu'au bout d'un long moment, je demandai un peu d'eau et une pause, et qu'alors j'avais devant moi cette épreuve du feu ou une trombe d'eau déchaînée, et je mis ma langue dans la bouche d'Ina et elle me donna la sienne et je notai que sa bouche était plus grande que la mienne, que sa langue était fraîche, non toxique, sensuelle et aimante. C'était comme un baiser à l'intérieur d'un autre baiser. Ingrid enroula sa jambe sur la mienne, son pubis tout proche de ma jupe. Elle exhala un soupir d'un animal en rut et sourit de toutes ses dents merveilleusement blanches, à la différence des miennes, pourries par le tabac et par ma négligence à me les brosser.

Carla, si tu a lu cela, laisse-moi te dire quelque chose. Tu sais que jamais je ne cesserai d'être une adolescente. Et moi, je sais que tu sais que je sais que tu sais que je sais que tu sais. Et moi je sais que du coup tu t'es sentie un peu vieille.
A seize ans, j'ai reçu mon premier vrai baiser avec la langue, j'ai retourné la fille contre une plaque de tôle et je lui ai donné une claque.
La nuit de samedi tu m'as dit qu'on se verrait lundi. Nous somme dimanche matin, il y a seize heures que je suis réveillée. Calendrier, presse-toi !

Fer. Septiembre 4, 2016, Balvanera, Argentina.


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