Théâtre




La revue Alternatives Théâtrales d'avril 2019 était consacrée au théâtre argentin. Voici en fin de revue un extrait d'un entretien avec divers créateurs de Buenos Aires : Alejandro Tantanian, Oria Puppo, Ariel Farace et Andrès Gallina (Teatro Cervantes).

Pourquoi tant d'acteurs et si peu de metteurs en scène ?
  • Parce que dans notre pays le texte continue d'être la clef de voûte du théâtre. Le texte reste le centre. On continue à croire que le texte est couché et qu'il suffit de le mettre debout. L'auteur écrit une pièce en deux dimensions et il n'a qu'à le redresser pour le mettre en trois dimensions. Le travail de mise en scène semble être la simple transposition qui va du papier à la 3D : là où on lit un lit, on met un lit, là où on lit une table, on met une table.
  • Le processus de travail continue d'être orienté du texte vers la scène, c'est ça le parcours classique. Il n'y a pas beaucoup de propositions alternatives, à partir d'autres impulsions, d'autres dynamiques qui bouleverseraient cette hiérarchie
  • Et il y a très peu d'ateliers de mise en scène, et beaucoup sont eux-mêmes centrés sur la textualité. En revanche les ateliers de dramaturgie prolifèrent.

Comment voyez-vous l'avenir ?
  • Nous aurions besoin d'un espace pour réfléchir. Et la gestion du quotidien du théâtre ne nous le permet pas. On vit au jour le jour, les problèmes qui surviennent et s'accumulent ne nous permettent pas cette distance de la réflexion, même si le désir est là. Il faudrait repenser les espaces pour générer des recherches de langages scéniques différents, que les choses explosent à partir des modalités spatiales différentes, ne pas circonscrire un spectacle à une salle, mais essayer de penser à d'autres standards, à une autre appropriation de l'espace.
  • Je pense qu'il faut développer l'accompagnement des projets, le suivi des créations. Un théâtre public ne doit pas simplement être une machine qui se met en route, produit des spectacle. Une machine à hacher de la viande. Il faut penser dans une dimension plus humaine, qui mette en jeu l'affect, la proximité avec les créateurs.

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