"Art et Liberté" en Egypte

 

Sans titre - Ramsés Younane - 1939

Le mouvement Art et Liberté (1938-1948) fut un moment fondateur de l'émancipation artistique et intellectuelle de l'Egypte moderne. Surgissant sur fond de guerre mondiale, Art et Liberté rejeta le fascisme qui, au-delà de son emprise sur l'Europe, connaissait un essor en Egypte depuis le début des années 1930 et commençait à constituer une sérieuse menace. Sa création fut annoncée le 22 décembre 1938 par une manifestation bilingue arabe-français : Vive l'art dégénéré. « Tout ce que le génie artistique contemporain a donné de meilleur, tout ce que l’artiste moderne a créé de plus libre et de plus humainement valable est insulté, piétiné, proscrit, y lit-on. Nous tenons pour absurdes et justiciables du plus parfait mépris les préjugés religieux, racistes et nationalistes. » Le manifeste peut être considéré comme une réaction à la croisade fasciste et nazie contre l'avant-garde en Europe. L'on peut aussi y voir une résonance du manifeste de la FIARI (rédigé par Trotsky et Breton) daté du 25 juillet 1938. À l’aube de la Seconde Guerre mondiale et dans une Égypte sous domination coloniale britannique, le groupe Art et Liberté s’est inscrit dans un projet culturel et politique international en défiant le fascisme, le nationalisme et le colonialisme.


« Sans titre » (1940), de Rateb Seddik. MUSÉE RATEB SEDDIK LE CAIRE


Questionnant le surréalisme, il a tenté de construire un langage littéraire et pictural contemporain engagé au niveau mondial autant qu’enraciné dans les préoccupations artistiques et politiques locales.


En écho à l’exposition « Art et Liberté : Rupture, Guerre et Surréalisme en Egypte (1938-1948) » qui a eu lieu au Centre Pompidou du 19 octobre 2016 au 16 janvier 2017.



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