Le Nil


 

L'eau était l'objet des préoccupations constantes des habitants de la vallée du Nil. Sur les premières listes royales que nous possédons, en regard du fait essentiel de l'année est inscrite la hauteur de la crue du Nil cette année-là, hauteur dont dépendait la vie de tout le pays. Il est possible que l'impôt ait été calculé en fonction de cette crue. L'action de la géographie ne se borne pas là, on peut dire que la civilisation égyptienne a la hantise de l'eau. L'eau est l'offrande type que l'on fait aux défunts. Dans ces curieuses lettres que les vivant adressent parfois aux morts, on menace ceux-ci, s'ils n'obéissent pas aux injonctions qu'on leur fait, de ne plus « leur verser l'eau » tellement l'eau est considérée comme l'élément vital indispensables. C'est ainsi encore que dans un texte géographique, les différents pays sont distingués suivant que les habitants y boivent de l'eau du Nil, de l'eau de puits, de l'eau des ruisseaux ou de l'eau de pluie.



 Enfin, dans un autre texte le rédacteur égyptien distingue quatre sortes de puits différents. Ces traits montrent que dans leur vie administrative, dans leurs conceptions religieuses, dans leurs descriptions, dans leur langue même (il y a en égyptien plus de vingt termes pour désigner les allures variées du Nil), les Egyptiens ont été marqués par leur qualité d'hommes des oasis.

Jean Vercoutter




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