Inji Efflatoun

 


Inji EFFLATOUN (1924-1989)

est une peintre égyptienne, et une militante marxiste et féministe. Elle est considérée comme une pionnière et une des artistes importantes en Égypte au XXᵉ siècle. Militante : Efflatoun est née au Caire en 1924 dans une famille traditionnelle musulmane. Son père est un entomologiste et un propriétaire foncier et sa mère est une conceptrice de vêtement qui sert également dans le comité des femmes du Croissant Rouge Égyptien. Pendant son cursus scolaire, elle s'intéresse déjà à la peinture et ses parents l'encouragent.


Elle découvre les mouvements surréalistes et cubistes. Elle découvre également le marxisme au lycée français du Caire. En 1944, elle rejoint l'Iskra, un parti de la jeunesse communiste. Après avoir obtenu son diplôme de l'Université du Caire, elle est, avec Latifa al-Zayyat, l'une des membres fondatrices, en 1945, de la Rabitat Fatayat à jami'wa al ma' ahid (Ligue des jeunes femmes de l'Université et des Instituts). La même année, elle représente la Ligue lors de la première conférence de la Fédération démocratique internationale des femmes à Paris. Se consacrant aux droits des femmes et à la politique, elle privilégie ce militantisme à la peinture durant ces années 1946-1948. Elle publie Thamanun milyun imraa ma anna (Quatre-vingts millions de femmes avec nous) en 1948 et Nahnu al-nisâ ' al-misriyyat (Nous les femmes égyptiennes) l'année suivante. En 1949, elle devient un des membres fondateurs du premier congrès du Premier Conseil de la Paix de l'Égypte. Elle rejoint Harakat ansar al salam (Mouvement des amis de la paix) dans les années 1950.

Elle est arrêtée et secrètement emprisonné pendant la répression par Nasser des communistes en 1959. Après sa libération, en 1963, elle consacre la plupart de son temps à la peinture. Au cours de sa détention, Efflatoun peignit avec ferveur au gré de l’alternance des autorisations et des interdictions d’exercer son art, énoncées par les directeurs successifs de l’institution carcérale. Dans un premier temps, il lui fut permis de peindre à condition que les tableaux soient vendus au profit de la prison, avec les autres artefacts produits par les détenues. Elle obtint la permission de racheter pour elle-même un certain nombre de ses œuvres, juste après qu’elle les eut peintes, tandis que d’autres furent acquises par des membres de l’administration pénitentiaire. D’autres encore furent confisquées, et consécutivement perdues. Il est par conséquent difficile d’établir combien d’œuvres furent réalisées en prison par Efflatoun.

En 1956, elle est influencée par la peinture d'un de ses amis, le peintre mexicain David Alfaro Siqueiros. Elle a la possibilité de continuer à peindre pendant son emprisonnement. Suite à sa libération, elle se consacre davantage à son art, et expose à Rome et à Paris en 1967, Dresde, Berlin, Varsovie et Moscou en 1970, Sofia en 1974, Prague en 1975, New Delhi en 1979. Ses «coups de pinceau colorés» rappellent à certains observateurs la manière d'un Vincent van Gogh ou d'un Bonnard. Une collection de ses œuvres est exposée au Palais de Taz du Caire. Elle meurt en 1989, sans avoir pu mener à bien son dernier projet, écrire ses mémoires.

Prisonnière



Femmes en prison attendant l'heure de la promenade


Massacre



Prisonnières au travail

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