Mohammed Abu-Zaïd

 


Triste est mon aimée, comme un lance-missiles

Le lance-missiles qui m'a tué à la guerre

J'avais un char en panne

Une seule jambe

Et un goéland qui sonnait dans ma poche comme une alarme

Qui me rappelait le rendez-vous avec la mort

De mon bras coulait le thé

Alors le sang poussait dans les morts

Je marchais tête baissée comme le héron

Je picorais les yeux des cadavres

Et me cachais des barbares et du silence


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