Bafouille à Elise


 Le vertige me prit. J'étais à la cave.

Etre si loin du rez-de-chaussée m'effrayait.

De ses briques bistres me narguait l'escalier.

Etais-je descendu pour chercher un chou rave.


Le sol gras m'incitait à m'enfoncer encore

et l'armoire grillagée qui gardait le vin

cliquetait comme lors d'un glissement de terrain,

grinçait à la façon des bêtes carnivores.


J'aperçus le vestige d'un tas de charbon.

Alors je me suis vu descendre dans la mine.

Allons ! que ce vertige à l'envers se termine !

Mais les marteaux-piqueurs œuvraient à l'unisson.


Enfant, il fallait me voir grimper aux grands arbres !

Jamais peur, plus j'étais haut et plus j'étais libre.

Ce n'est que plus tard que j'ai perdu l'équilibre

en tombant du lit d'une femme au cœur de marbre.


Dégringolade jusqu'aux fins fonds de l'enfer.

Mais je remonterai un jour de cette remise,

la cave ne sera pas mon caveau, Elise,

du soupirail j'ai ôté le barreau de fer.

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