Oromos : la dernière route


 Les Oromo n’ont rien chez eux en Ethiopie. Par dizaine de milliers, ils migrent vers l’Arabie Saoudite, richissime contrée où il s’imaginent un avenir. Mais la route est longue, périlleuse, impossible. Elle se pratique à pied faute de pouvoir payer les passeurs et elle est semée d’embûches.  Les montagnes de Galafi à la  frontière avec Djibouti, où le soleil et la soif mettent à terre les plus vaillants. A Obock  petit port sans charme où  les migrants sont convoyés de nuit vers des boutres surchargés qui affrontent les vagues de la Mer Rouge. Et surtout au Yémen, où l’industrie migratoire est infiltrée par les mafias locales. Là, les migrants Oromo deviennent des proies. Les plus pauvres sont les plus vulnérables, arrachés sur la route, aux prises avec de mauvais passeurs, ils sont torturés jusqu’à ce que leurs familles paient la rançon, devant parfois vendre toutes leurs terres pour tirer un fils ou une fille de l’enfer des maisons de torture  D’une  rive à l’autre du Golfe d’Aden nous avons marché avec ces migrants Ethiopiens. Des bribes de cette odyssée, nous voulons reconstituer le récit d’une traversée mortelle, où seule l’idée fixe de gagner un jour son pain, aide à tenir. Dessinant en creux le portrait d’un peuple transfiguré par l’épreuve: les Oromo.


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