Théâtre coréen


 Trente jours de pique-nique, écrite en 1974, a été plutôt bien accueillie dans une société voyant le pouvoir continuer à se durcir et une opposition de plus en plus présente dans la rue. Cette pièce, entre satire et burlesque, présente en fait un pique-nique de charité pour les prisonniers d'une prison « modèle » entre un directeur plus démagogue que démocrate avec ses invités du jour, des notables et des personnalités. Le pique-nique devient vite le cauchemar de la « bonne société » après un naufrage sur une île déserte. Peu à peu les rôles changent et le pouvoir tombe dans les mains des détenus. Une nouvelle société commence à implanter ses nouvelles règles sous la direction d'un « président » élu au « suffrage universel » qui est nommé Grand Leader, expression parodiant le terme employé pour désigner le président de la Corée du Nord, sans doute une façon aussi pour l'auteur de se garantir contre la censure. Les critiques de l'ancienne société des notables sont autant de critiques adressées au gouvernement en place à cette époque en Corée du Sud. Un détenu s'exclame par exemple :

  • La société idéale est une société silencieuse, même si ça veut aussi dire des citoyens privés de parole.

D'autres critiquent les injustices sociales et certains remettent en cause les coutumes et les mœurs.

La pièce est donc un huis clos à treize personnages. Le directeur a un rôle de diplomate entre les deux groupes et aussi entre la scène et la salle puisqu'il est également le narrateur. Sous la forme d'un conte ou d'un reportage, l'auteur nous entraîne dans un drôle de rêve de changement sociopolitique au cœur de la dictature coréenne des années 70.

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