Théâtre coréen


 Ch'a Pòm Sòk était un dramaturge et réalisateur coréen. En tant que première génération d'écrivains d'après-guerre, il a écrit dans une perspective réaliste et a apporté des contributions remarquables aux pièces modernes coréennes. 


, " L'incendie dans la montagne " : En pleine guerre de Corée (1951-52), au cœur d'un village perdu, il ne reste plus que des veuves ou des vierges.


MERE DE SSALLYE – Encore ces sales jacasseurs de corbeaux ! Moi, quand je les entends, j'ai toute la merde qui me remonte. Allez-vous-en !

DEUXIEME VOISINE – Eh ! Mère de Ssallye ! Qu'est-ce qu'il y a ?

MERE DE SSALLYE – L'hiver dernier, je suis allée chercher le corps de mon mari. Au moment où j'allais traverser la vallée Munemi, j'ai entendu ces corbeaux. Tout à coup je me suis rappelée que ces volatiles sont des chercheurs de cadavres et je me suis mise à fouiller les alentours. Vous connaissez le roc du lapin, eh bien là, les corbeaux s'étaient rassemblés, une masse toute noire et ils picoraient quelque chose. Alors je me suis approchée, eh bien, c'était justement... mon mari.

DEUXIEME VOISINE – La chair du visage et des mains, ça avait été leur repas, il ne restait que les os, tout blancs... (elle se rappelle toute la scène et fait des grimaces)

CHÔNGIM – Mais comment avez-vous pu le reconnaître ?

MERE DE SSALLYE – J'ai reconnu ses vêtements. Son gilet marron et son pantalon gris en coton... En plus, j'ai remarqué que son pantalon avait des trous de brûlure, à cause de l'incendie de la montagne, il y a deux ans, le jour de la pleine lune. (elle soupire)

CHÔNGIM – Vous devriez remercier les corbeaux qui vous ont aidé à retrouver le corps de votre mari.

MERE DE SSALLYE – Oui, mais s'ils n'avaient pas chanté, ça m'aurait évité de voir cette chose effroyable. Sans yeux, sans nez, il n'avait que les dents toutes blanches et les pommettes saillantes... (Sans pouvoir se contrôler, elle commence à sangloter. Certaines lui caressent le dos et la consolent)

PREMIERE VOISINE – Une fois on les tue parce qu'ils ont donné du riz aux nationaux, une autre fois on les torture, parce qu'ils ont flatté des rouges... Quelle vie qui ne vaut même pas celle d'une mouche...

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