Ch'a pôm-sok

L'Incendie dans la montagne (acte V)
 

VOISINE A – Quand on a commencé à vous convoquer l'un après l'autre, ça finit toujours par faire des victimes. Quand l'administration demande qu'on vienne, c'est toujours qu'il va se passer du vilain.

VOISINE B – Euh ! Possible...

Les rafales de mitraillette se font plus intenses. Au loin, en contrebas, de la fumée s'élève. Des gens montent sur la colline en criant « Au feu ! Au feu! »

VOISINE A – Le feu ?

VOISINE B – Je n'en sais rien. Mais avec cette mitraillade, ça ne serait pas étonnant.

Au même moment, en bas de la scène, la mère de Ssallye arrive précipitamment, très essoufflée.

VOISINE B – Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

MERE DE SSALLYE – Bon, à présent, les rouges, ils vont être anéantis ! (elle rit d'un air joyeux)

On l'entoure.

MERE DE SSALLYE – Je ne sais pas exactement, mais on dirait qu'on va incendier tous les bois. Comme ça, personne ne pourra plus se cacher. Tout à l'heure, en revenant, j'ai vu comment ils arrosent tout avec du pétrole, et quand ils tirent dessus, ça brûle sacrément fort. Ca fait du bien !

VOISINE A – Ca fait du bien ? Tu es folle ou quoi ? L'incendie, ça fait du bien ?

MERE DE SSALLYE – Mais ce feu-là, c'est différent, non ? Si vous voulez tout savoir, eh bien, vivement qu'on brûle carrément toute cette montagne !

VOISINE B – Hein ?

MERE DE SSALLYE – Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me pèse de devoir continuer à vivre ici. Il faut qu'on s'en aille d'ici. Même si on reste cent ans dans ce trou de montagne, ce sera toujours une porte ouverte sur le malheur. Ah...

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