Amjad Nasser

Dans quelle obscurité,

Ou lumière intérieure,

Ploies-tu

Maintenant,

Toi, l'homme dont le cœur, porté à la main et planté au sommet d'une montagne aride,

A donné un arbre pour ombrager les passants sous un soleil qui joue parfois au bourreau à midi ?

Sais-tu que l'amour fait peur et que dans la parole réside un secret dont le danger n'est compris que par les méchants ?

Il fallait que tu vives comme si tu étais mort

Ou que tu meures, tel que nous, comme si tu étais vivant

Pour rappeler les crimes qui, tellement nombreux, ne seront pas jugés.

Dis-moi où tu es pour que je t'apporte un crayon et un papier,

Une aiguille et du fil,

Un pain et de l'huile,

Une lampée d'eau égouttée

Des yeux de gisants

Qui attendent les pelles et les linceuls.

 

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