Caracasseries

  Kim Dong-ni  (nom privilégié selon l'institut de littérature en Corée. En hangeul : 김동리 ) est un écrivain  sud-coréen , né le 24 novembre 1913 à  Gyeongju  dans la province de  Gyeongsang du Nord  et mort le 17 juin 1995. Né dans une famille modeste, il doit abandonner ses études et se cultive en autodidacte. Il publie ses premiers poèmes dans des quotidiens coréens comme  Chosun Ilbo  dès l'âge de 16 ans. En 1935, sa nouvelle  Le descendant de Hwarang  ( Hwarang-ui huye ) ui permet de remporter le concours littéraire organisé par le journal  JoongAng Ilbo . Après la  Seconde Guerre mondiale , qui met un terme à la  colonisation japonaise , il cofonde et préside l'Association des Jeunes Écrivains de Joseon. Il est employé dans un journal et continue de publier des romans et des nouvelles. Frappé d' apoplexie  en 1990, il meurt cinq ans plus tard. Il est considéré comme l'un des plus grands écrivains coréens du  XX e  siècle Le cheval de poste Okhwa dit soud

Vantardises du cerf, du lièvre et du crapaud Jadis vivaient dans la province de Chôlla un cerf, un lièvre et un crapaud. Un jour, lors d'une fête, l'un d'eux devait recevoir un prix. Et cela se faisait en fonction de l'âge ; il fallait donc déterminer le plus doyen. Le cerf commence à discourir : Moi, j'ai aidé à la naissance des étoiles, au moment de la formation de l'univers. C'est moi le doyen. A moi le prix ! Le lièvre hoche la tête et prend la parole : Pas de quoi se vanter. Vous verrez que c'est moi le doyen, car j'ai planté l'arbre dont le cerf a fabriqué l'échelle qui lui a permis d'aller clouer les étoiles dans le ciel. C'est donc moi le doyen ! Alors le crapaud se met à pleurer à chaudes larmes. Pourquoi pleures-tu ? Le crapaud alors déclare : Ecoutez bien ! j'avais trois enfants. Ils plantèrent trois arbres. Avec son arbre, l'aîné fabriqua le manche du marteau qui servit à clouer les étoiles.

 Mollement allongée sur le lit, Elena ouvrit le gros livre et bizarrement elle tomba sur ces lignes : Mollement allongée sur le lit, Elena ouvrit le gros livre. Intriguée, elle se demanda qui avait pu écrire sur elle avant même qu'elle ne vive ce moment. Cela l'intrigua au plus haut point. Elle se dit que s'il est question d'une fille en robe noire, cela va devenir de plus en plus inquiétant. Elle se regarda dans la glace. La robe noire lui couvrait gentiment la poitrine et descendait tout en décence jusqu'aux mollets qu'elle avait jolis. Elle reprit sa lecture : Revêtue de sa robe noire pailletée, sous la quelle elle portait une culotte d'un rose chatoyant, elle s'abandonnait au livre qui enflammait son imagination. Elena prit peur alors. Pour contrarier ce romancier trop intrusif, elle enleva d'un geste vif sa culotte, effectivement d'un rose qu'on pouvait estimer chatoyant. Comme ça, se disait-elle, je ne serai plus l'héroïne de ce ré

  JiYoon Park  est une artiste cinéaste qui réalise des films de non-fiction créatifs. Ses films laissent place aux ambiguïtés et explorent des langages visuels uniques. Elle capture des moments surréalistes et peu familiers de notre vie quotidienne et les recontextualise pour suggérer des façons non conventionnelles de voir le monde. Elle a été diplômée d’une licence d’Histoire de l’art et de Cinéma & Télévision à l’Université pour femmes Ewha et a effectué un master à l’Université d’Édimbourg où elle a étudié la réalisation de films. Ses œuvres ont été choisies et diffusées dans le monde entier sur des chaînes vidéos telles que NOWNESS, et dans de nombreux festivals de films sélectionnés pour les Oscars et BAFTA, notamment AFI Docs, IDFA, Ji.hlava IDFF et Open City Documentary Festival. Les œuvres vidéographiques de JiYoon Park témoignent d’une grande  poésie . De journaux filmés à de profondes réflexions sur les limites de l’esprit humain, elle nous fait ressentir toutes  les

Parions, mes frères, parions ! La vie n'a qu'un charme   vrai : c'est le  charme du Jeu . Mais s'il nous est indifférent de gagner ou de perdre ?  Baudelaire Le pari de Pascal : misez sur Dieu vous n'avez rien à perdre aujourd'hui on parie sur tout pourquoi pas sur Dieu. Mais avant il faut parier sur : - Goliath, le crack du trot attelé - le dernier roi du vélo belge - tous les tennismen espagnols - les footeux de premier league - les élections américaines - celui qui va gagner des millions - l'adhésion de la Moldavie à l'UE - l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN le loto du samedi soir à Poissy - l'intelligence artificielle des machines à sous les 28 jeux de la Française des Jeux - le nombre de Palestiniens encore vivants au 31 décembre prochain - la durée de vie du Premier ministre et le jour du décès du roi Charles III on mise à fond sur le 49/3 et le CAC40 - sur la prochaine élévation de température - sur le pourcent

  Shaun est le nom de scène de Yun-ho Kim, un DJ, producteur et auteur-compositeur-interprète sud-coréen surtout connu pour son tube de 2018 "Way Back Home". Yun-ho a commencé sa carrière musicale en jouant des claviers et en chantant des chœurs pour The Koxx, un groupe de rock indépendant sud-coréen. En 2014, il a commencé à collaborer à des morceaux de danse, notamment à l'hymne du Seoul World DJ Festival "Bring the Beat" avec Arikama et Juncoco. Au cours des années suivantes, d'autres collaborations ont suivi, notamment "Bring the Bounce" (2015) avec Vandal Rock. Shaun a également commencé à sortir des singles en tant qu'artiste solo, notamment "Falling Into" en 2015 et "Dream" en 2017. La sortie de l'EP "Take" en 2018 a attiré l'attention, notamment grâce à son premier single "Way Back Home", influencé par la tropical-house. Arrivé de manière inattendue en tête des classements sud-coréens pre

 J'ai trouvé un texte de Han Kang dans ce recueil de nouvelles coréennes (2019) Pars, le vent se lève C’était un songe brumeux, dont je n’arrivais pas à saisir d’autre image que celle d’un oiseau blanc au long cou, debout sur un terrain plat. Il pleurait et se décolorait progressivement à partir de la tête. Devant mes yeux, il est devenu invisible jusqu’au bas du cou, je ne voyais plus que le reste de son corps, couvert de ses ailes blanches, avec deux longues pattes fines. J’ai ouvert les yeux en me disant : S’il continue à chanter, il deviendra complètement transparent. La nuit était profonde. Peut-on appeler oiseau un animal qui s’évanouit ainsi dans la transparence ? Pendant que je tapais des pieds à l’arrêt de bus en soufflant sur le dos de mes mains, j’eus envie de le toucher, de palper cet air glacé où rien ne restait de lui. Je fus saisie d’une peur soudaine. Que signifiait ce rêve ? Ce que j’allais écrire maintenant, était-ce comme le chant de l’oiseau ? Quand j’aurais f

 Le maire avait donné le ton de la réunion publique en déclarant : « Mesdames, messieurs, le train ne s'arrêtera plus à la gare de Montalembert. Il s'agit de définir ce que nous pouvons faire de ce bâtiment, qui date tout de même de 1864. Toutes les hypothèses sont permises, et c'est bien le but de cette réunion. Soyons audacieux, ayant de l'ambition et de l'imagination. » Une main s'était alors levée : Et pourquoi il ne passera plus, le train ? C'était pratique. Moi, j'allais à Limoges tous les samedis avec le train. Le train passera encore, mais il ne s'arrêtera plus. Pas rentable, a dit le responsable SNCF. Il m'a montré les chiffres. C'est vrai que c'était pas une affaire pour eux. Moi, je dirais qu'on pourrait en faire un centre pour les jeunes, avec baby-foot et tout. Il y a rien pour les jeunes dans la commune et... Je vous coupe, a coupé le maire, je ne peux pas vous laisser dire qu'on n'a rien fait po

  Kim Un-su a étudié la littérature coréenne à l’université Kyunghee. Sa carrière de romancier débute en 2002 avec deux nouvelles « L’atelier d’écriture » et « Rue Dan Valjean ». Il vit loin des grandes villes et de leur agitation, et s’attache à montrer, dans des récits alertes, les dérives de la société moderne avec un humour qui ne s’éloigne jamais de l’absurde. La société post-moderne entraîne pour Kim Un-su des dérives et des symptômes et créent des individus étranges révélant parfois des vérités tout aussi étranges. Passionné de vie à la montagne et de calme, il montre aussi ce que les petites gens des campagnes et des quartiers ont de sympathique et de profondément humain. Jab! Tout à l'école m'irritait, et surtout cette statue avec son mot d'ordre : « Jeunes gens, ayez de l'ambition ! » Si par chance un bâton de dynamite m'était tombé sous la main, je l'aurais fait sauter cette statue. Bien plus grande que nature, elle surplombait l'entrée pri

  Le tigre s'étale sur du caca de bœuf Une vieille vivait dans la province de Kyonggi. Chaque jour, un tigre piétinait ses champs de radis, objet de ses soins. Elle décide alors de l'inviter à manger à condition qu'il ne vienne plus dans ses plantations. Le tigre accepte aussitôt l'invitation avec grand plaisir. La vieille cache des cendres au-dessus du réchaud, met de la poudre de piment dans le seau d'eau et remplit un torchon d'aiguilles. Puis elle étale de la bouse de bœuf devant la porte, déploie une grande natte dans la cour et pose contre le mur un tonneau. La nuit tombe. Ah, quel froid ! dit le tigre en entrant chez la vieille. Si vous avez froid, allez chercher le réchaud. Grand-mère, il n'y a plus de feu dans le réchaud ! Eh bien, soufflez dessus ! Le tigre souffle sur le réchaud, les cendres lui volent dans les yeux. Aie ! les cendres m'entrent dans les yeux ! Eh bien, allez dans la cuisine, lavez vos yeux avec

Inkyung Kwon  réalise des collages à partir de livres anciens et peint à l’encre et à l’acrylique pour construire un paysage urbain vague et irréaliste, qui mélange des dimensions hétérogènes telles que le passé et le présent, la nuit et le jour, l’arithmétique et l’urbain, l’intérieur et l’extérieur… Elle a étudié la peinture orientale à l’Université de Hongik, où elle a obtenu une licence, une maîtrise et un doctorat. Ses œuvres d’art ont été exposées dans plus de 150 expositions collectives dans le monde et dans 13 expositions individuelles. Certaines de ses œuvres sont conservées dans des collections privées ainsi que dans diverses institutions dont l’Artbank du Musée National d’Art Moderne et Contemporain de Corée.  

  Fifty Fifty   (en  coréen ,  피프티 피프티 ,  RR   :  Pipeuti Pipeuti ), également stylisé  FIFTY FIFTY , est un  groupe   sud-coréen   formé par Attrakt qui a débuté en novembre  2022 , avec leur premier single  The Fifty . Le groupe est composé de 5 membres : Keena, Chanelle, Yewon, Hana et Athena. Originalement composé de quatre membres, Saena, Aran et Sio ont quitté le groupe en 2023 à la suite de la résiliation de leur contrat. Leur chanson  Cupid   a été un succès, leur permettant d'atteindre une notoriété internationale. De plus, il est le premier groupe de filles de  K-pop   à entrer dans le top dix des  UK Singles Chart . En  2023 , le groupe signe une collaboration avec  Warner Records . La première génération des Fifty Fifty est dissoute en  octobre 2023 , à la suite de la bataille juridique que le groupe menait contre son agence.

Han Kang vient d'obtenir le prix Nobel de littérature. Actuellement, on ne trouve de cette romancière coréenne que deux romans en langue française. Mais il existe aussi quelques nouvelles qu'on peut retrouver dans de vieilles éditions. Voici un extrait de l'une d'elles, qui montre tout le talent de Han Kang. Les Chiens au soleil couchant S'emportant encore une fois, le père a cassé des assiettes dans la cuisine. Puis il est entré dans la chambre, il a jeté par terre la photo de famille posée sur le rebord de la fenêtre et, pour finir, donné un coup de pied dans la télévision. Parle ! Il avait lâché le mot comme un cri de fureur, les lèvres serrées. Un éclair a semblé déchirer brusquement l'obscurité de la chambre. C'est à cause de cet enfoiré que tu tires cette gueule ? C'est ça ? Il criait à tue-tête, la salive moussait au bord de ses lèvres. Il tournait les yeux dans tous les sens comme s'il cherchait encore quelque chose à casser. C

Bénévolat Le parc d'attraction grouillait de monde. Mon mari marchait devant, encombré du panier-repas, de la nappe et de la glacière tandis que moi, craint sans cesse aux enfants d'aller plus vite, je fermais la marche comme un berger veillant à ce qu'aucun mouton ne s'égare. Tandis que nous cherchions un bon endroit pour déjeuner, Donghyun, le fils de notre voisine, s'est volatilisé. Nous l'avions emmené, avec son frère Wookhyun, parce que leur mère, engagée dans une quantité d'associations, n'avait pas le temps de s'occuper d'eux. L'instant d'avant il lançait des biscuits aux singes en riant gaiement, et voilà qu'il avait subitement disparu. C'était incompréhensible. Deux heures plus tard, toujours rien. On n'a pu ni s'amuser ni déjeuner. Une chose est sûre : perdre l'enfant d'autrui est un drame effrayant. « Je vais leur demander de faire une annonce ! » m'a lancé mon mari, les yeux cernés, avant de couri

  Tigre et kaki Jadis un tigre vivait dans les montagnes du Sud, dans l'arrondissement de Chongyang. Une nuit sombre, il descend au village, afin d'y manger un enfant. Arrivé devant la fenêtre d'une maison, il épie. Un bébé pleurait. La mère : Mon enfant ne pleure plus, sinon le tigre te mangeras ! L'enfant pleure toujours. Le tigre s'étonne : Comment savent-ils que je suis là ? Et comment se fait-il que ce bébé n'ait pas peur de moi ! Le tigre est vexé. La mère au bébé : Tiens voilà un kaki séché. Le bébé aussitôt se tait. Le tigre se dit : Ah ça ! Moi, le roi des animaux, le bébé n'a pas peur de moi, mais devant un kaki séché il se tait ! Je ne sais pas ce que c'est que ce kaki séché, mais il doit être plus fort que moi. Le tigre renonce à emporter le bébé, entre dans l'écurie pour emporter un veau. A ce moment, le voleur entre aussi afin de voler un bœuf. Il prend l'animal qui se promène dans l

  Yang-ha  travaille sur la reconstruction d’images sur supports plats, en intégrant des éléments contradictoires issues de l’histoire et de la religion. La tragédie entre les récits macros et les narrations personnelles est visualisée à l’aide d’éléments métaphoriques enfantins et maladroits. En 2018, elle obtient une licence en beaux-arts de l’Université pour femmes de Ewha en Corée du Sud. En 2021, elle termine son programme de maîtrise en peinture à l’Institut Frank Mohr aux Pays-Bas. Actuellement, elle fait des allers-retours entre Amsterdam et Séoul, tout en travaillant sur ses projets. Les principales expositions individuelles lui ayant été dédiées sont « Open the Window » (2023, Musée d’Art OCI) et « It’s a Blast, You’re Welcome » (2021, Sign). Elle a également reçu le fonds Artist Start de la part du Mondrian Fund, en 2022.